Jose Carlos SOMOZA
n’est pas un nouveau venu dans ma bibliothèque.
Clara ou la
pénombre, La Caverne des idées et
La bouche sont sur mes rayonnages.
Aussi quand j’ai appris qu’il publiait un nouveau roman, je
me suis précipitée chez mon libraire…
La Théorie des cordes…
Cela sentait la physique à plein nez.
Oserai je vous dire que j’ai obtenu mon bac
(scientifique…) avec un magnifique 5 en physique et que j’ai toujours eu une aversion terrible pour ce qui pour moi a moins de charme que le chinois du XIVème ?!
Cela commençait mal. Ce titre, j’en conviens aisément, peut
faire fuir.
Fort heureusement cette Théorie des
cordes n’est pas un cours de physique (merci Monsieur le libraire d’avoir insisté là-dessus). Non, non, non ! Je ne vous le ferai pas moi non plus et ne vous expliquerai pas en quoi
cette théorie consiste. Internet est là pour ça. Sachez simplement que cela a à voir avec la relativité, autant dire la 4ème dimension,
c’est-à-dire le temps.
(Cela devrait te
plaire, Vincent)
Mais SOMOZA nous invite à prendre le risque non de voyager
dans le temps (le thème a été était largement exploré) mais de filmer et de visionner le passé. Avec toutes les conséquences psychologiques que cette relecture de l’Histoire peut provoquer,
l’horreur va s’installer sur une île où un groupe de physiciens doit mener des travaux sur ces cordes du temps.
J’ai retrouvé avec un plaisir certain
l’intérêt de SOMOZA (qui est lui-même psychiatre) pour le corps, la physiologie et la psychologie, le corps mystérieux, inexpliqué et soudain craché avec violence, la Beauté du corps cru et nu,
le corps mort, le corps torturé, le corps obsédé aussi, surtout.
Le livre se développe lui-même comme un corps,
celui d’un animal dont la terrible réalité grossit inexorablement malgré les impossibles que notre rationalité nous impose. Page après page on se
dit : mais non, cela ne se peut pas….
Mais l’intrigue enfle et le mal issu d’un minuscule grain de
sable fait basculer la civilisation loin de toute morale.
Eh, oui…nos apprentis sorciers n’avaient pas
pensé à tout…
Faut-il rappeler RABELAIS?
Science sans conscience n’est que ruine de
l’âme…
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Arthémisia - août 2007