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755 - L'Animal*

Publié le par Arthémisia


Entre nuit et jour, l'animal cherchait. Frénétiquement. Du museau, des pattes, de l'œil...
Il fouissait, froissait, tordait, entortillait, remuant toute sa terre, remuant toute sa foi.
Plus rien n'était rangé, dans l'ordre.
Sa tête était encore dans la pensée, mais une pensée foisonnante, pléthorique et tant fractionnée, tant éparpillée, que lui-même n'arrivait plus à en joindre les morceaux.
Des images nouvelles, arrivées en renfort, se mêlaient à ce vrac affolant. L'accroche se rapprochait mais restait invisible.
Il arquait ses cordages en quête d'une cible, écoulant son ardeur catalane dans son sang ravagé.
Ses yeux au fronton noyaient leurs pelotes brunes. Van Dyck accouchait d'or aux heures des matines.

Il trouva. Il s'était rassemblé.
Les branches
gagnaient le tronc, rejoignaient la racine. Il plantait son décor, le décor d'un vivant. La brume d'un souffle proche et cuivré énergisait l'espace, l'assurant d'une force par trop vite oubliée.
Il était.
Il était en lui-même et pourtant il cracha.

Et le corps retomba lentement. L'esprit l'accompagna. La présence se fit plus lourde, d'une lourdeur de paix.
S
on champ rejoignit le silence. L'animal nourri y garda la lumière.
Entre ses pattes,  il retenait la peau encore tremblante de sa vérité.

Copyright © Arthémisia - Sept 2008

Commenter cet article
J
Qui aime bien châtie bien... Oui. De la même façon que tu soulignes une connivence entre le plaisir sexuel et le processus de création, j'entends les bribes d'un dialogue étonnant entre le châtiment, la douleur qui en résulte et la jouissance. Clique sur moi... Tu sauras mieux à quoi je fais référence. Bises
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A
<br /> <br /> Sacrée référence!<br /> Je crois même avoir lu quelques lignes de Freud sur Ludovica ou Thérèse ..je ne sais plus, lors de mes études et avoir eu à réaliser un travail plastique ayant pour thème l'exagération à<br /> partir de la sculpture de Ludovica.<br /> Ah , le Baroque et ses excès voluptueux!<br /> Bises contemporaines(!)<br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
J
J'accepte les 2 de bonne grâce, avec une préférence non dissimulée pour les caresses. Sourire... et reconnaissance éperdue !
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A
<br /> <br /> L'adage dit  : qui aime bien châtie bien!<br /> <br /> <br /> <br />
J
Récitation faite et contrition bue, j'implore ta grâce... et une ou deux clefs sur la signification de ce geste de ta main, que je n'aurais pas su interpréter.
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A
<br /> <br /> Relevez vous mon enfant : le plat d'une main dispense aussi bien soufflets que caresses me semble-t-il?!!!<br /> sourire...<br /> <br /> <br /> <br />
J
Je crois avoir eu la main un peu égrillarde. Tu as eu la main leste. J'ai bien mérité de goûter de si près le plat de ta main. Ma joue en est toute rouge. Dois-je tendre l'autre ou suis-je pardonné ?
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A
<br /> <br /> Ton interprétation de mon geste n'est peut être pas la bonne...<br /> Quoiqu'il en soit , tu me réciteras 3 pater et 4 Ave ...ça m'amusera bcp.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
J
Prendre le temps de s'étendre, le temps de s'en-tendre, le temps de se tendre... Aurais-je déjà lu cela quelque part ? ;-D Juste une petite musique dans ma tête qui sonne comme une invitation ?
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A
<br /> <br /> Il est des histoires qui perdurent. Heureusement...<br /> <br /> <br /> <br />
J
Comment fais-tu pour écrire comme cela ? J'ai tellement l'impression que tu es hallucinée en te lisant. En revanche, sache que ça prend aux tripes, comme une onde qui traverse le corps. Pourquoi, je ne sais pas. A moins que ce ne soit la forme ultime de l'érotisme qui transpire dans tes billets. Sais-tu m'éclairer ?
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A
<br /> <br /> Peut être que, oui, quand j'écris ainsi on peut dire que je suis hallucinée (je t'assure que je ne fume plus pourtant<br /> depuis longtemps!) . J'écris- je crée-  toujours dans un état quasi de jouissance (voir la citation de Rilke en tête de ce blog). Est ce une forme d'hallucination...je ne sais ...un<br /> endocrinologue saurait analyser ce qui coule dans mes veines dans ces moments...De l'Amour, peut -être?....<br /> <br /> Tu me demandes "comment je fais"...mais en te répondant, je m'aperçois que je ne fais pas: cette écriture vient à moi sans que je  l'appelle.<br /> <br /> Je suis extrêmement heureuse qu'un tel texte te prenne aux tripes (sourires!) et je crois qu'il n'est pas besoin de s'étendre (encore que...) trop<br /> longtemps sur l'origine de ce phénomène: sans prétention,  la forme et le fond en sont probablement les responsables!<br /> Mais je ne suis pas tes tripes....<br /> <br /> <br /> <br />
P
Un texte,  le halètement pressé de la vie , tu  as tout  compris.Quelle sensibilité magnifique !Il  doit être bon d'être aimé de toi.Paco
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A
<br /> <br /> Il faut savoir  entendre des urgences, le bruit du sensible qui heurte à<br /> la porte,  la sonnette d’alarme qui retentit et  dit : ne laisse pas ça passer,  ça ne reviendra pas….<br /> <br /> <br /> Aimé de moi ? Cela n’est peut être qu’une question d’écoute, …oui, d’écoute…<br /> <br /> <br /> Bises<br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
E
Il retenait la peau encore tremblante de sa vértité                   .Sans commentaire.
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A
<br /> <br /> Et elle, que tenait elle?<br /> <br /> <br /> <br />
J
Le texte me prend et me déprend, il est fort, violent, hardi....Bisous
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A
<br /> <br /> ....arthi!<br /> bisous ma belle<br /> ARthi<br /> <br /> <br /> <br />
C
Bonsoir Arthi, l'image est sublime mais je ne comprends pas ton texte...il faut dire que la forme n'y est pas...Je repasserai après une bonne nuit de sommeilBises
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A
<br /> <br /> Je ne peux pas te donner d'explication. C'est qq. chose de trop personnel.<br /> Laisse le texte de pénétrer et il viendra peut-être à toi. Sinon, tourne la page. Ce n'est pas grave.<br /> Je t'embrasse<br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
M
Beau texte mais "quelle image" !J'aime bien sûr.Belle soirée.
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A
<br /> <br /> Oui, je sais cette image forte, très forte.<br /> Merci de ton passage, Michel.<br /> Bises<br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
A
Migration du regard. Qui veille ?Bravo pour ce texte énigmatique.
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A
<br /> <br /> La paix veille. Elle est tant suffisante.<br /> <br /> <br /> <br />
J
C'est comme les blogs: ça dort. :)Adorables bestioles...
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A
<br /> <br /> Une fois repu...<br /> <br /> <br /> <br />