Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

642 - La Nuit du taureau*

Publié le par Arthémisia

 

 
 
La nuit aventureuse accueille le taureau.
Il assume dans le sang le péché de l’amante.
Il se couche
Dans l’éclat safrané des herbes malicieuses,
Lui, le degré ultime du don,
Du grand basculement,
Lui, l’aile galvaudée par la pensée rageuse
Du jus blanc grenouillant aux cellules béantes,
Lui, le ferment de la tragédie intime,
Lui, l’immense architecture du futur salvateur,
Il recueille urgemment
L’appel qui attendait
Puis meurt comme un homme,
En jouissant.
 
Copyright © Arthémisia – Février 2008
 
Illustration : Pablo PICASSO - Minotaure caressant du mufle la main d'une dormeuse.  
Commenter cet article
J
Admirable poème. Ma tendresse va au taureau.
Répondre
A
<br /> <br /> La mienne aussi, Jean - Marc !!! Et énormément......<br /> Merci de ta visite, de ton comm. et du lien que tu as mis vers chez moi sur ton billet du 13.<br /> Je prendrai le temps de me ballader chez toi dans les jours qui viennent....les belles surprises du net, sans aucun doute pour ce que j'en ai lu trop<br /> rapidement ce matin.<br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
C
Finalement c'est peut-être plus facile pour moi, qui n'y connait rien, qui rentre dans une oeuvre uniquement via l"émotionnel que pour toi qui a un regard professionnel!
Répondre
A
<br /> <br /> Je ne sais pas. L'image de toutes façons n'est pas la tienne. Tu  ne peux qu'en être un porte parole aussi distancière sois tu....Elle (te)<br /> commande. Je trouve que cette démarche est en qq. sortes moins  libre que l'inverse.<br /> Et puis es tu sûre que l'oeuvre ne soit qu'émotionnelle? J'en doute; elle parle tant de discours conscients et inconscients....<br /> <br /> <br /> <br />
C
Merci pour tes précisions, je posais cette question parce que j'ai en tête en ce moment les textes de Claire Diterzi qui elle, part d'une oeuvre d'art pour écrire un texte. J'aime bien sa démarche et j'aime bien écrire à partir d'un tableau, entrer dans une histoire qui n'est pas la mienne...Mais ta démarche à toi est bien aussi; écrire et puis l'art pour prolonger ta pensée. C'est bien plus profond comme démarche, en fait!
Répondre
A
<br /> <br /> Je ne sais ce qui est plus profond. C'est simplement différent.<br /> J'ai tellement analysé d'oeuvres d'Art, que quand je pars d'une oeuvre pour écrire un texte, je sens revenir en moi tellement de travers professionnels que souvent  je  n'arrive pas à<br /> "décoller" d'une sorte d'examen méthodique de l'oeuvre et reste "plantée" dans l'image!<br /> Néanmoins parfois il se passe quelque chose de plus profond, de presque mystique entre l'oeuvre et moi, et là j 'arrive à m'échapper du<br /> factuel pour me retrouver dans l'oeuvre. En fait, je viens de tout dire : il faut que je me retrouve dans l'oeuvre -à commencer par le fait que je l'apprécie, qu'elle me parle- pour pouvoir y<br /> trouver racine à mes mots. Cela relève d'une sorte d'osmose. Entrer dans une hisoire qui même si elle n'est pas la mienne, ne me parle pas, m'est impossible...ou alors je fais lourd!<br /> Pitié pas RENOIR, pas RENOIR!!!<br /> <br /> <br /> <br />
A
Et vice versa !
Répondre
A
<br /> <br /> Si je traduis littéralement, cette expression signifie "La place étant tournée..."<br /> No comment!<br /> <br /> <br /> <br />
C
Bonsoir Arthi,Quelle est ta démarche? Choisis tu une oeuvre que tu illustres d'un poème ou écris tu un poème que tu illustres d'une oeuvre?Je suis curieuse mais pas vexée si tu n'as pas envie de dévoiler tes secrets.Bise
Répondre
A
<br /> <br /> Bonsoir Catherine,<br /> <br /> <br /> Sauf pour les écrits inspirés par des œuvres plastiques qui répondent à des<br /> contraintes d’écriture du blog Papier Libre, l’écriture vient chez moi presque à 100% en premier.<br /> <br /> <br /> Cependant je réfute totalement l’idée que les œuvres que je choisis ensuite de lier au<br /> texte soient des illustrations. Illustrer un texte c’est en donner une interprétation ornementale le plus souvent, une jolie (je n’aime pas cet adjectif !)  vision d’exemple, c’est faire un reportage visuel des lignes lues.<br /> <br /> <br /> Les œuvres que je place en parallèle de ce que j’écris (ou même de ce que je n’écris<br /> pas), je les veux comme des prolongements de ma pensée, des sortes d’appendice amenant un complément réflexif, des poursuites. Elles ne sont en aucun cas des représentions plastiques des<br /> mots.<br /> <br /> <br /> Bon, je ne sais pas si je suis bien claire…<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> Arthi<br /> PS : mais pourquoi me poses tu cette question? Il y a un problème entre mes textes et les oeuvres que je retiens?<br /> <br /> <br /> <br />
A
 Je ne suis guère bavard, je pourrais rajouter à mon dernier com, quelques mots …Au fil de tes écrits, tu vas à l’essentiel, l’argile, la vie, l'amour,  le souffle de la vie …C'est peut-être pompeux et grandiloquent, mais je le ressens bien comme ça. C'est écrit d'une merveilleuse façon. BISES
Répondre
A
<br /> <br /> Merci de tes compliments qui me touchent beaucoup. J'espère être une femme d'essentiel mais aussi celle de toutes les subtilités qui construisent<br /> justement cet essentiel. Mais au fond je me demande ce qui est essenteil et ce qui l'est moins. Tout me semble si important car je suis foncièrement à l'écoute du sensible.<br /> Je t'embrasse.<br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
A
Belle histoirehttp://www.famili.fr/WebObjects/Frameworks/FAImages.framework/WebServerResources/ovule-spermatozoides.jpg
Répondre
A
<br /> <br /> Ca c’est la plus belle histoire du monde !<br /> <br /> <br /> <br />
J
le choix de cette oeuvre pour ilustrer ton magnifique texte me plais beaucoup
Répondre
A
<br /> <br /> Je ne suis pas une fan de Picasso mais ses dessins érotiques, notamment ceux avec les taureaux correspondent bien à mon<br /> mode de pensée, c’est vrai.<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
J
Vues les cornes de la bête, il doit être passablement cocu...Peut-être que malgré ses grands airs, notre velu pénétrant déçoit ses réceptrices ?Monté comme un âne, pour un taureau, c'est bien un minimum, surtout s'il s'agit de sa cervelle...Certaines préfèrent les hommes qui cueillent plus que ceux qui ravagent. Car les Attila de la zézette s'emballent parfois un peu vite...Quand au style du dessin, quel artiste ! La courbe est maestrieuse...
Répondre
A
<br /> <br /> La symbolique du taureau chez Picasso est dans la virilité et la puissance mythologique. D’autre part il faut aussi la<br /> replacer dans l’imagerie liée à la corrida.<br /> <br /> <br /> Et là on rejoint très bien la courbe dont tu parles….Regarde ses fesses…elles ont toute la rondeur et la fermeté de<br /> celles d’un toréador !<br /> <br /> <br /> Viril certainement mais cependant attentif, car il caresse et recueille…<br /> <br /> <br /> <br />
.
« Seul l’œil du taureau qui meurt dans l’arène voit ».<br /> (Pablo Picasso)
Répondre
A
<br /> <br /> Du même...<br /> <br /> ...La musique cache son museau dans l'arène....<br /> (Mougins vastes horizons - 12/09/37)<br /> <br /> <br /> <br />
L
C'est le loup d'Alfred de Vigny qui meurt sans jeter un cri.Félicitations, donc, pour avoir su braver le romantisme gélatineux (et militaire).
Répondre
A
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je ne connaissais pas ce poème de Vigny. Merci de m’en avoir donner le goût de sa<br /> lecture et merci pour tes encouragements.<br /> <br /> <br /> C’est vrai qu’il est rempli de bons sentiments surannés…><br /> <br /> <br /> …Fais énergiquement ta longue et lourde tâche<br /> Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,<br /> Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler."<br /> <br /> <br /> Alfred de Vigny<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
L
ahaha, bravo pour le lien du comm ci dessusmais les cornes n'existent pour l'impur !Dans la simplicité de la vie il n'y a pas de cornes qui se portent telles un bonnet d'âne, mais des terrains fertilisés d'amour par de (toujours) beaux (vus comme tels) taureauxhahahahabises
Répondre
A
<br /> <br /> hahahaha!<br /> <br /> <br /> Labourage et pâturage ….(oups…je ne le referai plus !)bises<br /> Arthi<br /> <br /> <br /> <br />
B
Nul péché que la nuit ! <br /> L’urgence n’appelle pas la mort autant que la jouissance qui est, elle la finitude de l’exploit à se projeter à l’extérieur de son intime liberté à rire et mourir de soi à chaque fois.<br /> Bête à cornes, va !   (Sourire à toi).
Répondre
A
<br /> <br /> Bien sûr !<br /> <br /> <br /> Le péché n’est transgressif que pour l’impur. La nuit, et la jouissance sont son argumentaire culpabilisant…surtout pour la femme ( !). Les siècles de son<br /> éducation, de son endoctrinement, sont encore là pour nous le rappeler. Le taureau, personnage dual, pas si bête à cornes que ça, est l’élément qui<br /> la maintient dans sa possibilité d’être, qui la ramène heureusement (l’adverbe a son importance) dans sa vérité originelle.<br /> <br /> <br /> Sourire+++<br /> <br /> <br /> Arthi (pas bête à cornes du<br /> tout ! http://corpsetame.over-blog.com/article-7152062.html )<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />