C’est tout blanc.
Depuis trois mois.
Tout blanc, nu et froid.
Tout blanc de vide, de mauvais sommeil, d’immenses plages dont on ignore le sol, tout blanc de neige non foulée, muette, isolée, perdue.
Tout blanc d’absence.
Tout blanc de presque mort.
Mais, soudain, apparaissent des couleurs, peu d’abord, puis, qui se répètent, et reviennent plus fortes, plus nombreuses, multipliées, plus resserrées, plus assurées : du rouge, du vert, de l’orange, des couleurs avec lesquelles d’ordinaire on n’écrit pas, et qui, ici, en claquent d’autant plus, des couleurs de baffe, de celles qu’on n’oublie pas. Dans la g…
On ne peut pas oublier.
Il ne faut pas oublier.
Ces cris nous sautent aux yeux, hachant les pages comme autant de douleurs.
Réunions. Rendez-vous. Début de…Fin de…Formations. Ça sonne dans tous les coins. Ça écorche le cœur.
Et ça fait peur.
Aussi.
Arthémisia © février 2015
Avec : Agenda Moleskine (clic)