131 - Les Tournesols hurlants

 

La route se défile :

Argentique homicide d’un été finissant,

Argenté tatouage,  mercuriel ruban,

Roue narcotique de l’amour réticent.

L’iris desséché tombe sur le volant,

Griffé aux bruns pétales des tournesols hurlants

Recroquevillés, perdant

Leurs ors arrogants.

L’automne ne viendra pas.

On l’entend s’enfuyant.

Mais est-ce bien son pas,

ou celui de l’amant ?

L’orgueilleuse clarté tournée vers le soleil

Au sortir de nos corps lentement appareille.

Le chemin tout à coup se noircit de corneilles

Et les froids et les nuits deux à deux s’appareillent.

Copyright © Arthémisia

Avec :  Quatre tournesols coupés - Vincent Van GOGH

Comments

[Ren]

C'est bien là qu'on voit ce  que peut  apporter  ton blog avec tes  écrits,  sans  doute  es tu différente  et la page  tournée, mais les  écrits
restent,  mais c'est l'émotion que  tu transmets,  qui m'a permis  de faire  écho à distance ( avec le mien) 


-  et la distance  du temps, donc, raccourcie, par le biais  du texte -


 


En fait le texte " ce qui est dit", est intemporel...  car c'est le "lecteur  qui le fait", comme le "regardeur fait le tableau" de
Duchamp,  donc  qui se l'approprie, et le ressent  à sa façon.


C'est un peu le challenge  de celui qui expose,  et donc  qui  s'expose...


 


Justement parfois il m'arrive  de me repencher  sur  les  écrits  d'avant (les miens),  et de leur donner une nouvelle interprétation  - comme  s'ils 
étaient   le fait de quelqu'un d'autre...


La matière des mots, a ainsi pas mal de rapports  avec la matière elle-même, la matière peinte par exemple, où les "repentirs" sont  monnaie courante.


Bien sûr la pensée, et le vécu font, que des pages  sont  tournées, mais je distingue quand même la création du vécu, en quelque sorte un "abstraction"... l'écrit n'étant pas
systématiquement  auto-biographique. Peut-être  tout le monde ne procède pas comme ça, c'est  sûr. Mais l'identification étroite  avec sa propre
vie m'apparaît comme une sorte  d'écueil à éviter.


 


 


-

[Arthémisia]

Difficile pour moi de ne pas "accrocher" à ce texte un moment particulier de ma vie; Il est aussi trop porteur de symboles.


Cependant pour d'autres moins personnels sûrement, la distance est possible. (lapsus révélateur : j'avais dans un 1er temps écrire "dispense!!!) Ou bien la nouvelle lecture.


Mais .... même si -pour reprendre tes mots- il y a encore identification avec ma propre vie, l'essentiel n'est-il pas de -comme je l'ai dit!- savoir/pourvoir/avoir tourné la page. Celle là est
d'ailleurs bien tournée. Sinon, je conçois fort bien qu'à force de se voir et se revoir tjs, le chemin puisse être particulièrement pénible.


 

[Ren]

çà y est je l'ai  retrouvé...  en cherchant on ades chances...

[Arthémisia]

Ce que cela me parait vieux!


Une page est tournée, Ren. Heureusement.

[Ut]

Tu quittais?

[Arthémisia]

je travaillais à 100 km de mon domicile. J'étais HS

[Ut]

Terrible ce poème Arthi!Beau mais terrible!

[Arthémisia]

un sale moment...la route épuisante.

[M&A]

Dans ce poème, je retrouve l'artiste que tu es. Tu joues avec les mots comme avec les couleurs, avec les strophes comme avec les formes. Tu sais suggérer sans montrer. C'est là toute ta force.
Dans ce poème, riche de sens, tu es loin des poèmes où les mots sont torturés. Ici, on sent la plénitude et la sérénité de l'artiste.
Arthi, merci pour ce poème...

[Arthémisia]

Merci de tes ...mercis qui me vont droit au coeur.
Ce poème d'après toi, me présente sereine. Cela est dû à sa forme , peut-être moins  morcellée que ce que j'écris d'habitude, moins heurtée.
Les mots sont là. Quand même.
 Ne te trompe pas : les choses sont dites. Je ne suis pas femme de résignation.J'ai toujours autant besoin de crier...peut -être de changer de ton, c'est tout. Pour un moment. On ne se refait pas. Je ne me refais pas : il aurait tant à refaire.

[Briesing]

Je n'ai jamais su parler sur la poésie... je préfère la laisser parler.Alors je te dis juste: bonne journée, et merci de ta visite matinale.

[Arthémisia]

Pour parler sur la poésie...une photo, un dessin, une peinture,  peuvent faire l'affaire!!! De la même manière que pour parler de photo quelques mots suffisent...
L'image est aussi un langage...et il a la chance d'être universel.
Bonne journée à toi aussi Briesing.
A bientôt ici ou chez toi.
Arthémisia