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878 - Brèves de fin février 2009

Publié le par Arthémisia

Court mais dense ce fébrile février ...

 

"Dans les églises personne ne prie, sauf les bougies. »

@ Catherine qui cite Christian Bobin

 

 

 

« Je préfère diner avec des travestis qu'avec des cafards!!! »

@ Bleu Virus qui cite une réplique de Fanny ARDANT dans le film « Pédale douce » de Gabriel AGHION

 

 

" Bobonne journée, Ma chérie !"

@ Maxime

 

"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'un zigouigoui qui rentre dans un zigouigoui

Un rêve plus pénétrant qu'étrange ."

@ MIKEL


"Nommer le puits."

@ Cile

 

 

"...jouir c'est avaler un soleil par le ventre..."
@
Franck



"Parmi tous les harcèlements
....
Le mutisme,.
 
n'en est pas le moins conséquent."

@ Maxime (encore, je sais...)

 

"La conscience d'être ouvre les portes de l'immortalité"

@ Entité

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877 - Huile sur toile

Publié le par Arthémisia

 
 
 
Derrière les murs lézards, tu t’asphyxies.
Bleu, gris, tu cries, tu gueules sur Google, les globes engloutis par les fumées funestes des fièvres qui te hantent. Tu manques d’oxygène.
Ton crâne s’est ouvert sous les coups répétés : il est vide, et noir du deuil du temps qui passe comme ces bougies tremblant sur les espoirs fragiles. Noir des herbes de charbon qui fusionnent la terre, des vestiges tordus d’une chlorophylle perdue sous la solitude. Ta solitude.
Ton âme s’est obscurcie.
 
Les dollars gériatriques géométrisent le Graal de ta quête cloîtrée dans l’écran cathodique.
Tes sources sont fermées, suintantes cependant.
Tu cherches un soleil, une lumière, une brillance. Une chaleur. Une fulgurance.
 
Ouf ! elle est là, dans l’Afrique symbolique, qui s’illumine soudain au passage de l’oiseau chimérique dont les liens barbelés limitent tout envol. Coupe-les ! Net !
Elle est là, aussi dans les eaux agitées d’une mer nerveuse, bouillonnante. Une mer. Une vie.
 
Et c’est ta main qui veut se retirer.
Elle a fait son constat. Voyez ! Admirez !
Elle s’en va.
 
Tu as eu mal aux yeux. Nage.
 
Je suis là.

Copyright © Arthémisia - 2007
 

 

Avec : Copyright @ Entité

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876 - Sur ton sexe*

Publié le par Arthémisia

 

http://www.photos-galeries.com/wp-content/uploads/2011/01/faune-endormi.jpg

 

A la juste rencontre entre la pierre et l'herbe,

Il y avait

Cet être mystérieux,

Ta sentinelle gracieusement rassurante,

L'offrande d'un tout de suite.

C'est à cet instant que j'ai compris que je ne serai plus seule,

Que s'en était fini de la statuaire asiatique.

J'ai mis ma robe de bal.

Aujourd'hui je déchiffre l'eau de nos rivières

Sur ton sexe.

 

Copyright © Arthémisia - Février 2009

 

Avec : Edme BOUCHARDON – Le Faune endormi

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875 - " Qui vit content de rien possède toute chose."

Publié le par Arthémisia

 

Il était là avant tout le reste.

Il est partout.

Il est immuable, indivisible.

Il est excellent.
Qui a-t-il de plus beau qu'Homère? Lui....

Tout est moins que lui.

On aspire à lui.

On veut être tout ou lui.

.../...

 

Vous avez deviné de qui/quoi je parle ?

Je parle de Rien.

 

Car c'est d'un court et très savoureux texte, dédicacé à ..personne...et qui reprend sur le mode parodique la forme classique de l'éloge, dont je me suis délectée hier soir, texte de 58 pages, élaboré autour d'un seul mot « Rien » :

 

« L'Eloge du rien »

Edition Allia - décembre 2008

3 euros...

 

(Ce n'est pas trop cher pour Rien !)

 

Son auteur anonyme joue remarquablement de la langue et de la logique et par des jeux de mots chargés d'humour et de fantaisie élève la dérision au rang de système créateur.

 

Ce texte aurait été édité 3 fois en 1730.

La dernière édition connue a été commise en 1861 à Liège par la Société des Nihilistes d'Europe. Depuis, rien. ( Marie Lissart et Etienne Rouziès)....


Faute de mieux - j'entends une charmante compagnie -  pour passer une bonne soirée, on peut se satisfaire de ce rien...

 

 

Copyright © Arthémisia - Février 2009


Avec
: Yves KLEIN -
Exposition dite « du Vide » autrement appelée « Zone de sensibilité picturale immatérielle » -
Galerie Iris CLERT - 1959

 

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874 - Coït

Publié le par Arthémisia

 



Quotidien : coït hideux du corps et du temps

 

Copyright © Arthémisia - Février 2009

Avec : Claudio  BRAVO - Eros et Thanatos

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873 - Sur-vivre

Publié le par Arthémisia



"Nous sommes tous des survivants."

Keith RICHARDS


Avec : James ENSOR - Les Masques autrement appelé L'Intrigue.

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872 - Se Recoucher

Publié le par Arthémisia

De Staël, l'immense,  pour Papier libre et toujours à l'initiative de Juliette ...

 

 

Se  recoucher.  Avec son café, le deuxième, le plus parfumé, le plus ample. Celui du plaisir. Celui qui remplace le sang.

 

Parasiter  encore un peu le lit, se refondre dans le creux à peine abandonné, se couler dans la tiédeur palpitante de la mémoire de l'ombre.

 

Poursuivre la durabilité,  s'abandonner au temps, à l'apesanteur, à l'absence de repère, à la non-présence, au devenir.

 

Se poser, hors des données générales, des obligations du jour, des communs, des modèles. Refuser, se refuser à être comme, comme eux, comme lui, comme elle. S'affirmer dans ce corps allongé, écoutant, respirant, solennel, tout à lui. 

 

Brouiller sa raison.

N'être  plus que sa vérité.

L'inviter, aujourd'hui, pour de bon et définitivement.

 

Accueillir sa naissance, son cri bleu.

 

Et laisser l'aube gigoter.

 

Copyright © Arthémisia - Février 2009

 

Avec : Nicolas de STAËL - Nu allongé.

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871 - Aqua*

Publié le par Arthémisia



 

Sur un menton très fou

Une graphie décidée

Fait pleuvoir les nuages.



Copyright © Arthémisia - Février 2009

 

Avec : Bande annonce du film de Shohei IMAMURA -  De l'Eau tiède sous un pont rouge

 

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870 - Oiseau

Publié le par Arthémisia


Il est de ces êtres, de ces êtres rares,  chez lesquels, bien qu'elles puissent être très belles, je ne regarde pas  précisément  les mains mais  plutôt  la  sculpture changeante qu'elles impriment dans l'air, cette arachnéenne idée d'un réseau pollockien développé en trois dimensions, ce all-over immatériel, cette danse de leur présence au monde, ce lacis invisible de la future caresse, et de son pluriel sans cesse renaissant, ce printemps qui s'ouvre entre les paumes, cette brume rosée qui va s'évaporant dès que la pensée rebondit.


Il ne s'agit pas d'un corps, d'un plein, d'une présence palpable, charnelle. Il ne s'agit pas de muscles, d'os, de tendons, de sang.  Cependant,  il s'agit bien de vie.

Il s'agit d'un murmure qui s'efface aussitôt, d'un entre-deux mouvant, d'un passage ouvert aux vents, aux rayons du soleil, aux vagues, aux corps.

Il s'agit d'un espace bruissant, d'un lieu nouveau, d'un cadre, d'une couche, d'un nid.


Et je me rêve oiseau.


Copyright © Arthémisia - Février 2009

Avec : Photo de Catherine (merci!)

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869 - La Femme à Marcel...(sic)

Publié le par Arthémisia


Je suis tout ce qu'il y a de bas dans la société, je suis la femme à Marcel. Marcel est aux usines voisines. Avant-guerre il faisait des moteurs d'avion, maintenant il fait des barattes. C'est un spécialiste, il gagne bien, Oui, il gagne suffisamment, je n'ai pas à me plaindre. C'est un ouvrier. On a eu trois enfants, deux sont morts, le troisième il est ouvrier aussi, il est marié. Il a un fils de quatre ans. Moi je suis la femme à Marcel. J'ai aucune spécialité. Je tiens bien mon ménage. Les copains à Marcel, quand ils viennent le soir : « Où il est Marcel ? » Je dis : « Il est au syndicat. » Alors ils disent : « J'reviendrai demain...Ca va ? » « Ca va. » Ils s'en vont. Pourquoi y resteraient ? J'ai rien à leur dire ? Je suis la femme à Marcel, en dehors de ça je ne vois pas. Le fils vient le dimanche : « Bonjour m'man. » Puis il parle avec le père. Moi je fais à manger. La bru parle avec eux, elle m'aide bien sûr mais on n'a pas grand-chose à se dire. J'ai jamais eu grand-chose à dire.

 

Marguerite DURAS 
Cahiers de la guerre et autres textes - P.O.L/IMec


Avec : Honoré DAUMIER - Femme et enfant. 

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