1616 - Brèves de fin mars 2012
...ou "De la possession"...
"Je n’ai pas de télévision. Disons plutôt que c’est la télé qui ne m’a pas."
@ Bustin Garin
...ou "De la possession"...
Il se pourrait qu’assise face à la fenêtre, elle se mette à regarder le ciel. Sans rien dire. Le ciel aussi serait muet. Il n’y aurait rien à dire. Juste à regarder. Non, voir.
Il se pourrait que ce soit plein et vide en même temps. Tellement égal, tellement partout pareil, pétri de lumière et d’eau. Un temps sans temps.
Il se pourrait même qu’il n’y ait rien d’autre.
Il se pourrait de toute façon, qu’elle n’ait pas envie de bouger, pas envie de regarder ailleurs, pas envie de bouger ni le corps ni les yeux.
Il se pourrait qu’elle ne bouge plus.
Il se pourrait qu’elle devienne le ciel. Par osmose.
Il se pourrait que d’autres aient aussi des larmes.
© Arthémisia – 03-2012
Avec : Vihelm HAMMERSHOI (j’ignore le titre de l’œuvre)
Je veux faire de toi
ce que fait le printemps
avec les cerisiers
Pablo NERUDA
Avec: Cerisiers en fleurs - HIROSHIGE
« Cette nuit-là, je n’arrivais pas à dormir, j’entendais des cris, des bruits de voitures, de télévisions. Et puis, tout à coup, quelque chose s’est passé. J’ai entendu un bruit sourd. J’ai cru que c’était le bruit de mon cœur, et cela m’a fait peur parce que personne n’aime entendre cette mécanique, mais ce n’était pas ça, pas ça du tout. J’imaginais alors une batterie ou une contrebasse quand, tout d’un coup, semblant naître de ce bruit sourd, j’ai entendu une flûte qui s’est élevée soudainement. Elle était légère, elle était aérienne, elle donnait une joie, c’était peut-être Bach qui parlait, c’était peut-être La Flûte enchantée, je n’en sais rien.
Et puis je me suis rendormi – un sommeil haché menu ! Et quand je me réveillai, je croyais encore entendre la flûte, mais il n’était pas sûr qu’elle continuait à jouer ? Est-ce que la flûte était dans ma tête ? D’où sortait-elle ? Je n’en sais rien ? Cela n’avait pas d’importance.
L’espérance, voyez-vous, c’est un peu ça. C’est très peu de chose, c’est ce chant de flûte qui anime toute le reste, tout le brouhaha, c’est ce chant qui semble sortir du cœur du monde, du battement du cœur de tous les hommes, d’une ville. Ce n’est rien du tout, oui, presque rien, c’est facile à supprimer, l’espérance. »
Jean Sulivan
Avec : Euterpe et Apollon - Pompeo BATONI - XVIIIème
s.
En réponse à la nouvelle proposition de Juliette sur Papier libre :
La Nuit est un puits…
dont je me suis amusée à prendre le contre-pied....
Il ne pleut pas ce soir. Et la plage est toute plate.
Tu m’as tendu tes bras, tes yeux et puis tes bras. Je n’ai plus peur du noir.
Nous avons bu ensemble le vin des nuits pas sages, et nous avons nagé dans notre mer d’orange, et roulé sur le sable de ses poudrins sauvages.
Je t’ai dit à bientôt. Je savais le jamais.
Tu n’as pas répondu.
La nuit n’est pas un puits.
Tu es la vérité.
© Arthémisia – 02/2012
Avec : Charles CHAPLIN – Allégorie de la nuit - 1874
Une idée de textoésie de Suzâme
Que porte donc l'homme
caché derrière sa peau,
sinon l'éternel printemps
de son âme impossible?
Et la femme ?
Un boa de feuilles mortes.
© Arthémisia -02/2012
Avec : Gustav KLIMT - L'Arbre de
vie
Merci pour le souvenir, Roberto....
Là
Le chapitre sur la résurrection devrait se trouver ici. Mais personne n’y croira.
Surtout pas lui.
Et même peut-être pas elle. Question de confiance en soi...
© Arthémisia – 02/2012
Avec : Bougainvillée du jardin © Arthémisia - 2008