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1343 - Brèves de fin décembre 2010

Publié le par Arthémisia

 

Elévation? Pour 2011 ça peut être une idée...

 


 

"Il n'est pas besoin pour un être qui s'éveille d'être sur terre trop longtemps."
@ Catherine

 


"Laissons vivre ces rêves avortés et donnons leur les moyens d'argumenter d'autres destins"
@ Bleu Virus

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1342 - Le Temps blanc

Publié le par Arthémisia

 

http://artdevinci.free.fr/leonard/tableaux/etudes/images/leda.gif

 

 

La pendule s’admirait dans la glace.

Le temps remontait le temps.

Je me suis penchée vers l’avant. Histoire d’avoir de voir tout  le temps… entre mes jambes.

Lâcheuse ! La petite aiguille a fichu le camp.

Et la grande ? Voyons la grande ? Où est-elle passée ?

Elle tient mes mèches de cheveux blancs.

 

-        « Allo, Chantal ? Vous pouvez me prendre demain ? ...Oui, oui, c’est pour ma couleur. »


 

Copyright © Arthémisia – déc. 10

 

Avec : Étude de coiffure et de tête de femme (pour Léda et le cygne)

Leonard de VINCI
v 1504-1506
Windsor, Royal library

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1341 - Une Peur

Publié le par Arthémisia

 

http://www.rfi.fr/radiofr/images/102/432-Sans-titre-1981.jpg

 

L’homme est allongé sur le lit blanc. Il vient de faire l’amour. Un amour de sauvetage, rageur et démesuré.

On entend le souffle de sa méditation.

Ses yeux, enroulés sur eux–mêmes, se livrent à l’introspection.

Son sable blanc s’étale lentement sur son ventre.

Un sourire secret s’est figé sur sa lèvre.

 

L’homme s’escargote dans les draps, et part. Je ne sais où. Peut être sous le temps ?

 

J’ai peur.

J’ai peur de l’ornière fatale qui canalise sa trace, pourrit son dessein et ne mène qu’à la faux.

 

J’ai peur.

J’ai peur qu’il n’arrive plus à dire.

 

Le bleu de Prusse veille sur lui, pourtant, je le sais.

 

Mais la petite fleur de fer rouille devant l’océan.

Rassure-moi : es-tu né ?

 

Copyright © Arthémisia – déc. 10

 

Avec : Sans titre - Zao WOU-KI -1981

Eau-forte et aquatinte
© Zao Wou-Ki/ ADAGP 

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1340 - Titres, rien que titres (7)

Publié le par Arthémisia

 

wildschwein

 

 

Le Sanglier perdu

 

Certains plus sauvagement que d’autres

 

Les Oiseaux livres

 

Pleurer à Bilbao

 

A Deux doigts du bonheur *


Le Goût rémanent de la perte

 

La Grappinée

 

 copyright © Arthémisia - déc.10

 

 


Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existantes ou ayant existé est tout à fait voulue.

 

 

Retrouver les autres "Titres, rien que titres , , , ,   et

 

Avec : Ein WildschweinThomas

(merci  et bravo pour ce croquis sur le vif !)

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1339 - Les Souvenirs mouillés

Publié le par Arthémisia

 

10-09-14 Rade de Toulon

 

 

Et si tout recommençait… ?

Si elle devait refaire sa vie ?

Elle s’était maintes fois posé cette question.

Tout changer ? Elle ne s’en sentait plus la force. L’âge sûrement. Et puis, elle craignait d’y perdre ses bonheurs.

Et si elle ne changeait que la fin. La fin du jour ? Juste la fin du jour d’aujourd’hui ? On l’avait toujours dit fainéante. Ca prouverait bien qu’elle l’était.

 

Cet aujourd’hui s’était présenté comme à l’ordinaire. Bref, un dimanche. Dans toute sa calamité.

En une clarté retenue, le printemps faiblard ne s’agitait qu’à peine entre les rideaux de lin bis.

Elle avait traîné au lit, dans la chambre d’amis, sans aucune envie de se lever, aucune envie de rien. Son corps pesait encore de toute sa nuit, une nuit sans lune, très noire, entrecoupée de longueurs aux yeux fermés mais à l’esprit ouvert en grand.

Ou sur un livre sans être vraiment dedans, sous la mauvaise lumière.

 

Elle s’était endormie hier soir sur son stylo feutre rouge ouvert, celui qu’elle utilise pour corriger les travaux de ses élèves, et pour écrire dans son carnet. L’encre avait fui sur ses cuisses, dans les draps et sur le matelas pendant des heures hémorragiques.

Il faudrait nettoyer cela mais elle ne savait pas comment.

 

Le muffin grillé avait le goût de muffin grillé. La cafetière mal réglée lui avait donné un expresso trop long. Elle avait dû une fois de plus en refaire le réglage et puis seulement en avait bu un second, plus serré. C’était bon, heureusement.

 

Son émission littéraire, la seule qui l’intéressât à la télévision et qui était retransmise le dimanche matin, était interrompue pour cause de trêve estivale jusqu’en septembre. Elle repassait d’habitude en la regardant.

Elle remit le repassage à l’après-midi. Pas d’envie. Pas de courage, non plus.

 

La douche verte effaça difficilement l’encre rouge qui s’était étalée sur sa cuisse gauche. Question de cœur. Et de complémentarité, probablement. Elle dut frotter. Presque rageusement.

 

Les enfants dont elles avaient prévu la part du repas de midi, avaient ouvert les yeux à dix heures et demie passées et annoncé qu’ils ne mangeraient pas là. Elle avait congelé les cinq escalopes de poulet qu’elle avait envisagé de cuisiner à la coco et sorti deux filets de poisson blanc. Cela suffirait pour elle et lui. Avec un peu de la ratatouille qui restait d’hier, et quelques cuillères de riz noir pour le contraste.

Et un yaourt.

Il n’aime pas la ratatouille. Elle s’en fichait.

 

Le soleil très pâle pour la saison perçait enfin, sans trop le vouloir.

Elle descendit nourrir les tortues, trouva la plus grosse, Carapate, qui cherchait la chaleur dans un creux du béton juste devant la porte et déposa sous son nez quelques feuilles de laitue. Elle avait vu cette belle femelle essayer de creuser quelques trous depuis le début de la semaine à la recherche du meilleur endroit pour pondre : il fallait qu’elle prenne des forces.

Elle avait cherché en vain les trois autres gros spécimens.

Puis, elle fit passer quelques fanes d’une botte de radis au travers les mailles du grillage de l’enclos des petites. Seul Surf se rua sur les feuilles. Elle lui sourit. Un instant, elle crut qu’il lui rendait son sourire. Il sourit tout le temps, Surf, quand elle vient.

 

Et puis le repas, les yeux dans l’assiette, le nez dans la ratatouille.

Et puis la sieste. La grosse sieste. Pour elle. Pas pour lui : ne rien faire est tellement culpabilisant.

 

Elle ne dormit pas vraiment. Lu et dormi. Dormi et lu. Avec devant elle le tas de repassage pas sage qui lui faisait de l’œil, un œil de reproche : Tu viens ? Je t’attends depuis ce matin !

Entre lui et les poèmes d’Egon Schiele dénichés vendredi tout à fait par hasard, le choix n’était pas cornélien.

 

A quinze heures trente, elle attaqua l’Annapurna. Par la face nord. Evidemment c’est réfrigérant même si ça brûle.

Les T shirts. Trente.

Les chemises. Une douzaine.

Les pantalons, les shorts, le linge de lit, de table, de toilette.

 

Dans ses oreilles roulait la rocaille d’Arno. Puis celle de Tom. Waits. The Part You Throw Away.¹

 

Le téléphone sonna. Elle dit Allo, plusieurs fois.

Personne ne répondit.

Elle aurait eu envie que ce soit M.

M. a quatre vingt six ans. Elle aime M. Elle aime M. de toutes ses forces. Elles ont les mêmes initiales.

Elle inventa que c’était M., que M. avait besoin d’elle.

Elle sortit, vite, juste un peu recoiffée.

 

Elle gara la voiture soigneusement.

La tour était haute. Elle le savait. Mais c’était la première fois qu’elle y montait, qu’elle montait au dernier étage. Le dix neuvième.

C’était beau là-haut. Elle s’en doutait. M. aurait adoré.

Mais M.n’était pas là. Elle était chez sa plus jeune fille, à Paris.

En fait elle était contente que M. ne soit pas là. Il faut être seule parfois.

 

Elle voyait toute la ville s’étaler, jusqu’à la mer, et la mer jusqu’à la brume de l’autre côté.

Sa vie n’était que de ville et de souvenirs mouillés.

Même si on était en juin.

 

Cet envol fut le sien.

 

 

¹ Tom WAITS – Blood Money – 2002

 

Copyright © Arthémisia – juillet 10

 

 

 

Ce texte a été écrit dans le but de participer à un concours de nouvelles. Le thème du concours était : « Et si tout recommençait… ? »

 

Je n’ai pas envoyé ma nouvelle dans les délais bien qu’elle fut écrite depuis belle lurette.

Ca s’appelle faire les choses à moitié.

 

Avec : Rade de Toulon © Arthémisia – Sept 10

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1338 - Cello fan

Publié le par Arthémisia

Autant dire papier cadeau...

 

 

 

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1337 - Bonheur autour du sapin

Publié le par Arthémisia

plein de Pères Noël

 

 


Abassourdine

Alain 

Alba

Aléna 

Alexandre (2)

Alice
Aliscan

Amaury (2)

Ambre 

André

Anne 

Aspher 

Azalaïs 

B.

Balthazar 

Béatrice

Bernard 

Bifane

Bleu marine

Bleu Virus

Brigitte (2)

Caphadock

Catherine (2)

Chris

Christophe

Cile

Cla

Claire

Claude

Claudie

Cyril

Cyrod

Damien

Donatien

Daniel (2)

Elocus

Emma lapin

Emmanuel

Erell

Fleur

Forget

Franck

François

Françoise (2)

Fransua

Frédéric (2)

Gballand

Georges

Gérard (2)

Gicerilla

Gildas

Guy

Hélénablue
Himéros

HI

HK

Honorine

Ile Eniger

Ile et Aile

IO

Isa

Iskander

Issam Tounsi

Jean - Christian

Jean - Luc

Jean - Marc (2)

Joan - Cesario

Joruri

Juliette

Karine

KL

Kranzler

Laure K

Laurence

Laurent

Lazare

Lilou

Lionel

Liseron rouge

Loïc

Lutin

Mahina

Marc (2)

Marie

Marlou

Maverick

Max

Maxime

MBBS

Michel

Monik

Moukmouk

Multi-sourires

Nada

Nathalie (3)

Naturaimer

Nora

Nova

Pascal (2)

Paul

Pétra 

Pfelelep

Pierre

Rached

Renard

Saadou

Schawn

Semeuse

Servanne

Solveig

Sophie

Souviens toi

Staner

Stellamaris

Stéphane

Sunnyboy

Sylvain

Sylvaine

Tatieva

Thierry

Thom

Tilk

Ut

Varna

Vercorin

Vincent

Viviane

Volti

Waid

Well

Yod@

Yves….

 

 

 

 


J'espère n'avoir oublié personne !

 

Joyeux Noël à vous tous!....

…même si comme Jean Marie GOURIO (Brèves de comptoir)

je pense que « celui qui a inventé la Noël, c’est un mec qui devait tenir un magasin. »

 

Je pense fort à vous...

Arthémisia

 


plein de Pères Noël

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1336 - La Vieille "pute"

Publié le par Arthémisia

 

http://storage.canalblog.com/45/21/404498/25377451.jpg

 

 

La rue a des allures de vieille pute.

Elle a mis son maquillage du soir, des paillettes autour de ses carreaux, du fard à ses murs, des rubans dorés à son ciel, une robe de soie artificielle aux couleurs sanglantes et se laisse aborder par la foule sans s’effaroucher.

La rue fait le tapin. Elle aguiche, attire et le péquin lambda, pour cacher sa misère, celle des idées noires et des journées trop vides, d’aller vendre son âme et le fond de sa bourse en sacrifiant aux griffes de la consommation.

Quitte dès le mois de janvier à trouver à cette rue des allures de cimetière.

 

Copyright © Arthémisia – déc.10

 

Avec : Le Cœur suspendu (Magenta et or)  – Jeff KOONS

Château de Versailles – sept 2008 

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1335 - La Perfection

Publié le par Arthémisia

 

http://files.myopera.com/pfelelep/xdessinblog8/hommedevitruveweb.jpg

 

La perfection est effrayante. Elle est la ruine du sensible. Elle suit le modèle, se love dans le moule, s’y complet, y assure ses bases, ses flancs, s’y rassure comme dans l’armure, mais, ignore la volupté de l’être qui ne siège que dans le défaut, l’aspérité, le perfectible.

Transparente, pure, elle ne charrie pas la gemme, ni la feuille de l’automne, ni le poisson. Elle se suffit à elle-même, ne rencontre rien, personne, ne porte qu’elle.

Aucune friction possible, aucune caresse possible ; elle se meut lisse, et vide, et seule. Et s’en plait et se complait dans le jugement.

Elle a fait fuir tout le monde, la vie, le Beau, la chair, la question, la douleur, le faire.

Derrière son masque blanc, elle s’est approprié le néant et s’enorgueillit de son superbe éloignement du mal.

Mais où palpite-t-elle ?

 

Copyright © Arthémisia – déc. 10

 

Avec : l’Homme de Vitruve Pfelelep que je remercie infiniment

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1334 - Commettre

Publié le par Arthémisia

  En réponse la dernière proposition de Juliette pour Papier libre

la Comète de Haley

 


 


Tu as commis

Une comète

En abandonnant

Tes objets

D’existence

Dans mon ciel

Qui depuis

Brille

Plus.

Puis tu t’en es allé

Vers tes terres

Lointaines

Traîner

La tristesse vide

De tes poussières

Étoilées

Dans la vague si large

De ton silence.

 

 

 Copyright © Arthémisia – Déc.10

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