Les éclairages crient, irradient des reflets roses sur le plafond de laque blanche du
bar.
Le soleil brille en pleine nuit au milieu de la Place du Globe, plus du tout
terrestre.
La mer se mosaïque de jaune de Naples, appel sale au voyage.
Le regard plonge sur la femme triste, accrochée à sa montre, au bas de l’escalier, et
s’enfuit au-delà de l’homme noir, si noir, perdu sur le blond du boulevard haussmannien.
Irons-nous nous jeter dans la verdeur acide du couloir puant qui passe sous la
gare ?
Le jour se lève, sur le sweater du papy « cane a rit » et le trolley du
vieux couple, darde ses rayons fluorescents pour dire leur joie de se tenir encore la main.
Le passage pour piétons croise ses horizontales orange avec les barreaux de minium du
balcon délabré.
Et le fantôme rose de la nymphette s’allonge sur les dalles humides du
quai.
Il est absolument interdit de stationner devant la porte
rouge.
Texte écrit lors de ma visite de l’exposition de Patrick CLERET, Métaphores en déambulation, à la maison de la photographie de Toulon.
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