1131 - Brèves de fin février 2010
Peu mais ...beaucoup....
"Vive l'amour!... qu'on n'a pas fait ."
" ...le silence regarde..."
@ Lilou
Peu mais ...beaucoup....
"Vive l'amour!... qu'on n'a pas fait ."
" ...le silence regarde..."
@ Lilou
La vierge et son grillon le lustre et son écume
La bouche et sa couleur la voix et sa couronne
Paul ELUARD - Les Mains libres
Avec : La Femme et son poisson - Man RAY
En l’espace d’apparat, objets énigmatiques, nous disparaissons.
Les sèves sans perspective de nos deux corps amis, tracent des lignes de fuites, offertes au splendide.
Echo de notre pause, la monochromie blanche, suspend notre mémoire à l’événement. L’expérience du lieu, des intimes instruments, l’enneigé paysage, et son idée devant, nous projettent en l’histoire, l’histoire d’une invasion.
Par l’autre.
Tragiquement.
© Arthemisia – fév.10
Avec : Gustav KLIMT – Allégorie de la sculpture - 1889
Mine de plomb, aquarelle, et rehauts d'or sur carton
44x30cm
Österreichische Museum für Angewandte Kunst -Vienne
En réponse à la dernière sollicitation de Juliette sur Papier Libre…une balade dans la forêt des songes….
Tout autour : des troncs. Lisses et presque tout blancs. Des bouleaux probablement. Très serrés.
On ne voit ni branches, ni feuillages.
Pas de ciel, ni de terre non plus.
Seulement des troncs, colonnes végétales étroites et infinies. Des poteaux.
Et si peu d’espace entre eux qu’on ne peut avancer.
On regarde autour de soi. On se retourne complètement ; le spectacle est le même : on est cerné de barreaux blancs.
On s’approche. On regarde tout près, là, le cœur qui est gravé dans ce tronc, le premier.
Deux initiales, la notre et…
On n’en sortira pas. On ne peut s’échapper.
C’est qu’on a dû rêver.
© Arthémisia – fév.10
Avec : Gustav KLIMT – Forêt de bouleaux en automne.
Te souviens-tu qui de nous deux a dit un jour à l’autre :
"Si tu sautes, appelle-moi ; je sauterai avec toi " ? *
On avait ri. Comme on rit quand on sait qu’on s’est compris.
Le plus drôle, c’est qu’aujourd’hui, je la crois cette phrase là.
Mais il faut que tu saches que dix neuf étages, ça ne pardonne pas et que les hommes qui volent n’existent qu’au cinéma.
Ton cinéma.
* Pour la phrase, je crois bien que c’est moi.
© Arthémisia – fév.10
Avec : Vue du Fort d’Antibes - Nicolas de STAËL
Il souriait, à plein.
Dans les plis de ses yeux elle vit courir l’idée d’une ombre.
Elle repris une tartine de confiture de cerise noire.
Elle ne s’inquiéterait plus.
© Arthémisia – Fév. 10
Prenez garde à ces lignes (…) ; ce sont des forces ; elles se combinent, se composent, se décomposent, entrent l’une dans l’autre, pivotent l’une sur l’autre, se dévident, se nouent, s’accouplent, travaillent. Telle ligne mord, telle ligne serre et presse, telle ligne entraîne, telle ligne subjugue.
Victor HUGO
Avec : Ma Destinée, Victor Hugo, 1867, Paris, Maison de Victor Hugo, plume et lavis d’encre brune, gouache, sur papier vélin.
« La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. »
Roland BARTHES
(Qu’est-ce que la critique ?)
« Les poètes boitent tous. »
Guy GOFFETTE
Avec : Koloman MOSER – Le Marcheur
Quand je les aurai jetées
Toutes ces listes noires
Ces à faire
Ces à voir
Ces anti-jus d ‘orange
Ces tueurs de lendemain
Ces histoires mortes nées
Quand le monstre du week end
Ne viendra plus corrompre
Mon esprit pacifié
Et ramper en mon ventre
Quand aux amis de poèmes
Au milieu de mes livres
Enfin je pourrai offrir
Les rires de mes ours
Mes écailles de tortue
Et celles de mes pommes
Quand en mille couleurs
Le café animera
Les partages de nos mots
Et ceux de nos caresses
Quand je serai à moi
Entière de mon nom
J’irai dormir enfin
Sous les cieux des déesses
Et baiserai ta bouche
Ta bouche et puis ton sexe
Et baiserai ta bouche
En gobant ton étoile.
© Arthémisia – fév.10
Avec : Vincent Van GOGH – La Nuit étoilée
En réponse à la dernière sollicitation de Juliette sur Papier libre …utiliser les 4 mots
…l’océan des jours…
Il y eut un temps sans temps, le temps des malices et des cotillons
multicolores, grains de féminité cachés au fond des tiroirs secrets.
Il y eut un temps qui ruisselait sur les joues et sautait dans les flaques en riant. Enfants.
Il y eut un temps pétillant et empourpré, couleur de fruits rouges, écrasés, de peau mordue, de confiance murmurée.
Et puis fut le temps des éclairs volés, des yeux buveurs de vie, cul sec. A ta santé !
Aujourd’hui, il n’y a que l’océan des jours.
Alors, savoir nager.
© Arthémisia – fév. 10
Avec : Thomas Eakins et J. Laurie Wallace sur le rivage – Thomas EAKINS –
1883 - photographie au platine - (25.5 x 20.4
cm)