1593 - Brèves de fin janvier 2012
Only one...
"....je suis du bord du silence
mais c’est pas la mort que j’aime"
@ Michel GARNEAU que cite Ren
Only one...
"....je suis du bord du silence
mais c’est pas la mort que j’aime"
@ Michel GARNEAU que cite Ren
Qu’est-ce qu’on peut faire ? Il ne fait vraiment pas beau.
On cherche vainement derrière les paupières baissées, les rouges lambeaux d’une
respiration de lumière.
Tant pis ; on va les abandonner –on n’y peut rien- ces petites cailles et ces petits
blaireaux qui finiront de toute façon, les unes dans la gueule des autres. Ca fait bien un gros chiffre.
Qu’ils crachent sur les cartons à dessin.
Le soleil est la vraie lumière, celle qui ne brille pas dans les centres
commerciaux.
Et l’absence de biens (le mot est malheureusement à double sens) n’est pas l’absence
de sens.
C’est même probablement le contraire.
© Arthémisia – 01/2012
Avec : Leviathan – Anish KAPOOR
Monumenta 2011 - Grand Palais - Paris
Son CD Old Ideas sort le 31 janvier
En réponse à la dernière incitation de Juliette sur Papier Libre …
On a ouvert portes et fenêtres.
Qui a fait cela ?
Il a dû partir.
Tout a été refermé. Il fait tellement froid ce soir.
On verra bien demain qui manque à l’appel.
On le retrouvera peut-être, ou bien peut-être pas ? Cela n’a pas d’importance ;
qu’est-ce qui a de l’importance ?
La mouche est restée là et se cogne comme hier contre la lampe pâle. Un jour elle y
mourra.
© Arthémisia – Janv. 2012
Avec : photo du film Le Sacrifice d’Andreï
TARKOVSKI - 1986
...à voir absolument
et BACH bien sûr
Tu peux perdre le nord
comme on dit
tu peux perdre patience
tu peux perdre ton temps
perdre la mémoire
et ses chemins aveugles
Le sommeil peut glisser
comme une truite
dans tes mains
Tu peux perdre ton sourire
Mais ne perds pas
ne perds jamais
l'orange de tes rêves
Jean Pierre SIMEON
Merci Ren
Avec : Jérôme DUPIN - Sans titre
Hôtel des Arts - Toulon, 2010
Il ne pleut jamais. Tant mieux.
Mais le ciel arrose la ville de métal gris. Jusqu’au blanchiment. Jusqu’aux yeux. Jusqu’au livre
éteint.
Eh tiens,
Si tu veux voir le froid, le trait froid et sec,
Prends cette route de corail, tire des bords,
Lustre et paume
A l’est,
Au sud.
Quitte tes a priori
Ne condamne pas
Ne tue pas.
Tu sais ; il n’y a absolument rien de nouveau.
J’ai toujours la même peau,
Celle que tu m’as donnée,
Enfin, ce n’est peut être pas le mot…
J’ai juste un peu mal au cœur, parfois,
Au milieu de la foule.
© Arthémisia – janv.2012
Avec : Keith HARING, Sans titre, 1984
acrylique sur toile, 64 x 70 cm
…/…
Il est parmi les messages qui durent,
qui par delà les portiques des morts
lèvent des coupes pleines de fruits glorieux.
Rainer Maria RILKE
Sonnets à Orphée
Avec : Orphée (1910), bois gravé de Raoul DUFY (1877-1953) pour Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, APOLLINAIRE
Le merveilleux traverse les ombres
et coule par terre
en sillons d'or
derrière nous.
Surtout, ne pas se retourner.
© Arthémisia – 01/2012
Avec : Orphée ramenant Eurydice (détail),
1861 - Jean-Baptiste COROT (1796-1875)
huile sur toile 111,8 cm x 137,7 cm
Houston, Museum of Fine Arts
C’était la fin de l’après-midi, du dimanche après-midi. Il faisait froid dans
l’appartement. Elle se refusait à allumer le chauffage. Il fallait prévoir demain.
Elle ouvrit largement les deux mains et les posa à plat sur le clavier de
l’ordinateur. Une douce chaleur en montait, comme d’une bête.
© Arthémisia – 01/2012
Avec : Franz MARC (1880 – 1916) – Chien allongé
dans la neige
Huile sur toile, 62,5 x 105 cm - 1910/1911 – Städel Museum - Frankfort
L’Y c’est un sexe enneigé dans lequel les pattes des oiseaux laissent leurs
empreintes redondantes.
© Arthémisia – janvier 2012
¹ " ..., dira Marguerite " (J. Savigneau, M. Yourcenar, Paris, Gallimard, 1990, p. 68).
Avec : Ger Van ELK – Snow over SEURAT (capture d’image) - vidéo