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116 - Les Biens aimés

Publié le par Arthémisia



- Comme le lis entre les chardons,
telle ma bien aimée entre les jeunes femmes
-Comme le pommier parmi les arbres d'un verger,
ainsi mon bien aimé parmi les jeunes hommes.
A son ombre désirée je me suis assise,
et son fruit est doux à mon palais.
Il m'a menée au cellier,
et la bannière qu'il dresse sur moi, c'est l'amour.
Soutenez moi avec des gâteaux de raisin,
ranimez moi avec des pommes,
car je suis malade d'amour.

Cantiques des Cantiques


Illustration - Vertumne et Pomone - Van DYCK

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115 - L'Origine de la Beauté

Publié le par Arthémisia


« Il n'est pas à la beauté d'autre origine que la blessure, singulière, différente pour chacun, cachée ou visible, que tout homme garde en soi, qu'il préserve et où il se retire quand il veut quitter le monde pour une solitude temporaire mais profonde. "
Jean GENET dans "l'Atelier d'Alberto Giacometti"

AvecTête de Christ © Arthémisia

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114 - Mes Infidélités

Publié le par Arthémisia


Je sais…vous y survivrez.
Je vais vous faire quelques infidélités, aller me balader encore plus Sud et peut-être dans le grand Nord, et être moins disponible pour venir à votre rencontre quasi quotidiennement comme je le fais depuis l’ouverture de ce blog.
 Je sèmerai  quelques articles si je le peux et vais essayer de passer de temps en temps, vous embrasser…mais je ne peux rien vous promettre.
Je penserai à vous, croyez moi, et ne m’en veuillez pas.
Je reviendrai.
Vous n’avez pas fini de me supporter… au sens sportif du terme, cela va de soi !
Je vous embrasse.
Arthémisia
...et pour occuper votre ennui faites donc le test suivant :
- pour Monsieur :
- et pour Madame:
!!!!!
 
 
Illustration Pablo PICASSO - La Sieste

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113 - Patriotisme*

Publié le par Arthémisia


J’aime la guerre.
Celle que tu lances contre mon pays sage lorsque tu l’envahis.
J’aime quand tu pars à l’attaque de mes murailles, que tu frappes bélier aux portes dentelées de ma forteresse hispano-mauresque.
J’aime cette arquebuse, cette épée, cette lance, d’airain, d’acier qui brille dans ma tête, Excalibur.
J’aime ce porte avion d’où décollent les rafales mystérieusement souterraines de ta flotte d’en bas.
J’aime ton bateau ivre entrant en sous-marinade glauque entre mes algues blondes et mes récifs coralliens, nucléaire vaisseau au nom de pierre précieuse, rubis rubénien charmeur de profondeur.
J’aime ton casque, ton képi, ta cagoule : elles te font perdre la tête…
J’aime ton kaki, ton bleu, ton uniforme pour m’y rouler toute en ton odeur.
J’aime tes chairs d’assaut chenillant sur mes reins, entre mes fesses, colonne colonisant mes cellules secrètes, sécrétantes.
J’aime tes galons, tes étoiles, tes parures de paon qui roucoulent dans ma nuit illuminée, dans mon cou.
J’aime des médailles, tes décorations, celles que tu laisses sur mon ventre, sur ma peau, sur nos draps, honorifiques vestiges de ta verdeur guerrière.
Et si pour une fois on le fêtait ce 14 juillet ?

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112 - Pour Toi mon Amour

Publié le par Arthémisia



Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j'ai acheté des oiseaux
Pour toi
Mon amour

Je suis allé au marché aux fleurs
Et j'ai acheté des fleurs
Pour toi
Mon amour

Je suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes
De lourdes chaînes
Pour toi
Mon amour

Et je suis allé au marché aux esclaves
Et je t'ai cherchée
Mais je ne t'ai pas trouvée
Mon amour
Jacques PREVERT

Avec : Jean - Léon GERÔME - Le marché aux esclaves

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111 - La Dormeuse

Publié le par Arthémisia

http://lesmythologies.files.wordpress.com/2010/11/klimt-danae-1.jpg

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure de femme, sur son sommeil
fermée, on dirait qu'elle goûte
quelque bruit à nul autre pareil
qui la remplit toute.

De son corps sonore qui dort
elle tire la jouissance
d'être un murmure encor
sous le regard du silence.

Rainer Maria RILKE

 

 

Avec : Gustav KLIMT - Danaé

 

 

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110 - Le Petit pan de mur jaune (Oui, oui il s'agit bien d'un hommage à Jan VERMEER Van Delft et à Marcel PROUST...)*

Publié le par Arthémisia


Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune.
Nous nous y retrouverons.
Nous nous y retrouverons, en plein midi, sous le soleil plombé, atroce et insolent.
Nous nous y retrouverons, liquéfiés, suintant, exsudant tous nos muscs, nos ambres, nos iris, glissants de notre envie, mouillant les corporels secrets de notre convoitise si longtemps retenue, imbibant nos veines et nos rides des sucs somatiques de nos déversements. Enfin !
 
Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune.
Nous nous y embrasserons, ruisselants, gonflés et carminés. Je la mordrai même cette lèvre si rêvée, si entêtée, si alléchante, oui !alléchante ! Je la lècherai comme le premier fruit défendu, cette grenade vénusienne éclatante de jus, ce trou, cette embrasure de toi, et je m’y faufilerai, anguille de ta bouche, à la recherche des râpures capricieuses de ta langue que tu n’oseras pas me donner, enfin pas tout de suite, mon chat.
 
Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune.
Nous nous y caresserons, quand le toucher deviendra d’une nécessité absolue, quand les humeurs nacrées au sortir de mon ventre viendront anéantir tes hésitations, quand de mes cuisses tu prendras la folie et  que je n’aurai plus que ton dos pour me retenir sur terre.
Mais oui, c’est mon sexe qui caressera ta main, l’enrobera des sauces dont les femmes gardent le secret, fera sa petite cuisine, celle des anges et des sorcières, celle dont tu raffoles et qui te désaltèrera, là en plein soleil, en plein midi.
Et le tien, fol animal soutenant la terre entière de son arrogante vision, je le caresserai aussi, fort, si fort, si vite qui tu en crieras au soleil, à la vie.
 
Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune.
Nous nous y aimerons, animaux, dans les cailloux, nous roulant dans la terre comme le font certains chiens pour éliminer quelques parasites. Nous serons de poussière, liquides et telluriques, secrétant notre voracité de l’autre pour en laisser la trace sur un sol agité qui sera la mémoire stigmatique de nos ébats non retenus. C'est là que  je t’apprendrai mes écritures, mes indices, mes empreintes. Car il faut que nous laissions le vestige de nos corps au pied de ce petit pan de mur jaune.
Je t’y attends.
Avec  : Vue de Delft - Jan VERMEER Van Delft

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109 - ♥ Narcissisme ♥

Publié le par Arthémisia

 
 
 
Mon cœur saigne sur ce roc creux et vide
que je ne peux contourner.
Trop fatiguée.
Mon âme se flétrie sous le soleil ardent
de ce désert torride où habite le néant.
Personne à apprivoiser.
Mon corps se négative dans l’océan putréfié
des absences de caresses.
Où sont tes mains ?
Mon sexe crie et geint, et se plaint encore
de m’être rendu chaque matin comme à ma naissance.
Virginité en boucle.
Mes mots soliloquent narcissiques
au Goncourt des reclus.
Miroir, mon beau miroir…
Mes cris envahissent
le cadre spatial et vitellin de mes étés
plombés.
Mes larmes se tarissent
en désespoir de cause.
L’habitude instaure la survie.
 
Ou l’inverse, je ne sais?

 

Illustration  Biblis - William Bouguereau

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108 - Deuxième degré

Publié le par Arthémisia

La pièce s’emplissait de l’humus iodé émanant des chairs roses,purpurines, étalées et luisantes, des lèvres majestiques toujours animales et déjà nourriture.
Le désir mijotait posé sur la grille verte, laurentique attribut, percée d’effluves herbacées, programmées.
Là, dessus, frémissait en sa coupe brillante, une mousse d'un  jaune de Naples acidulé, classique accompagnatrice de l’exorcisme des pires fadesses aqueuses, paradisiaque sainte crème, fin de carême.
 
Soudain l’hymne au plaisir a retenti, carillon bipant la faim apéritive amorcée.
 
J’ai couru au désir, précipité l’ouverture, le décalotage de l’engin,  couru tellement vite, tellement  sans réfléchir, que je me suis brûlée au jaillissement incontrôlé de cette vapeur saline.
Deuxième degré.
 
De l’art de faire de la cuisine un vrai plaisir érotique et…bien sur dangereux...
 
On les a quand même mangés ces filets de saumon cuits à la vapeur et ce délice de beurre blanc !
 

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107 - Pleurer

Publié le par Arthémisia

 
 
 
 
Pleurer
de n’avoir d’autres bouches
que sa peur.
Pleurer
de n’avoir d’autres aventures
que les heures.
Pleurer
de n’avoir d’autres lits
que ses livres.
Pleurer
de n’avoir d’autres couleurs
que celles d’hier.
Pleurer
de n’avoir d’autres rêves
que d’impossible.
Pleurer
de n’avoir d’autre œil
que divin.
Pleurer
de n’avoir d’aujourd’hui
que la page blanche.
Pleurer 
de n’avoir d’autres mots
que ceux-ci.
Pleurer
de ne tenir en sa main
que le vent.
Pleurer
de n’avoir sous ses doigts
que sa chair.
 
Je pleure de pleurer.
 
Pauvre conne !

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