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182 - Débordement*

Publié le par Arthémisia


Soudain son pied frémit, effrayé par on ne sait quelle peur intérieure.
Ses doits s’enfoncent dans le lit, grattent les plis du drap, s’acharnent, fouillent les alentours en quête d’ancrage, pénètrent le dos, les fesses, griffent, lacèrent.
Sa main traverse l’air violemment et retombe pour mieux se jeter de nouveau sur le tissu, la peau.
Puis elle se tourne vers le ciel,  ouverte, offerte, grenade éclatée au soleil, vulve.
 
Ses jambes s’écartent, se resserrent, arquant leur compas dans des degrés divers rapidement changeants, en une trigonométrie agitée, spasmodique, effrénée, fouettant le plan du lit.
 
Elle a fermé les yeux. Y grouillent des cadeaux, des possessions, des remplissages, des plénitudes, des ivresses, des nuits de plein soleil.
 
Elle soulève ses reins, creusée, pliée sur son plaisir, empalée sur son ventre, assise sur ses tremblements. Elle se cherche, se trouve, s’atteint, se découvre, se recouvre de tous ses muscles, de toutes ses chairs, de tous ses viscères. Elle se possède.
 
Elle provoque l’air. Ses seins précédent ses poumons, affolent son buste, en tous sens. Elle gobe son histoire.
Elle s’appuie sur les coudes, sur les mains, tend sa poitrine hors d’elle. Elle a soif d’impalpable.
Elle voudrait parler, crier peut-être. Elle lèche sa bouche, la mord. Aucun son n’arrive à s’en extraire. Juste un halètement rapide.
 
Ses jambes se raidissent convulsivement.
Son ventre piaffe.
Ses mains se retiennent, où elles peuvent.
Elle miaule.
 
Elle se soumet. Elle accepte l’autorité de sa jouissance.
Elle tombe, se plie, se replie, s’enroule autour d’elle-même, enserre son ventre dans la coquille de son corps.
 
Ses yeux débordent.
 
Copyright © Arthémisia
 
 
Illustration : Max ERNST – Le jardin de la France
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S
Débordement de mots  qui  passionne le désir, le fait voyager dans les contrées les plus secrètes où le souffle du plaisir  brûle l'envie du regard....magnifique texte..amitié
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A
"C'est le regardeur qui fait le tableau "...disait Marcel DUCHAMP...<br /> Merci de ton passage.<br /> biz<br /> Arthi
S
Oui je l'ai déjà vu ce moment et je le vois encore souvent...Mais le voir et le lire sont deux choses différentes...De plus, chaque femme manifeste son plaisir à sa manière...Le plus important, c'est le détail...Pas toutes les mêmes quand même...Tant à mon 2 éme blog, la réponse sur mon blog...Bises de celui qui t'as refroidit@ bientôt j'espère...
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A
pas toutes les mêmes...Ouf! chacune garde ses secrets, sa personnalité, sa liberté.<br /> Tant mieux pour vous, Messieurs!<br /> Bises, quoi que tu fasses!!!!<br /> arthi
M
... Le plaisir féminin ... nous fait rêver, car il est entouré de mystères !<br /> <br /> Bisous.<br />
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A
Gardons nous alors de trop en dire...!!!!<br /> Bisous<br /> Arthi
S
Comme tu arrives à décrire ces moments indescriptibles... je suis fan de toi Arthi... bises tendres Sam
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A
Youp!!!! J'ai un fan!!!!!!<br /> Sam, je suppose (j'espère...) que le moment que j'ai décrit aujourd'hui, tu l'as déjà vu...<br /> Après , reste à trouver les mots...Mais c'est peut-être plus facile pour une fille de parler du plaisir féminin. Je ne sais pas si j'arriverai à faire la même chose à propos du plaisir masculin. Une idée à creuser....tu pourrais t'y mettre aussi!!!!!!!!!!!!Chiche?<br /> Bises curieuses<br /> Arthi<br /> <br />  
A
Quelle nuit vous avez passée très chère! La fulgurance du plaisir! Comme si vous vouliez expier quelque chose...
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A
Ce texte, cher ami, reste écrit à la 3ème personne...et non  à la 1ère!!!!<br /> Qu'aurais-je donc à expier?!!!!!!!!!<br /> bisous<br /> Arthi
F
Encore un texte magnifique qui nous fait partager de tout près ces moments où on sollicite ses images les plus intimes pour leur donner corps... Merci
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A
Permets moi Fabien,