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463 - Pourquoi je me demande pourquoi ?

Publié le par Arthémisia

 
 
Je me suis goinfrée.
J’ai tout fini, les gâteaux, les verres et même mes larmes.
Mon ventre et ma tête étaient pourtant vides.
Je n’arrivais même plus à parler.
Il était tard. Minuit était largement passé dans mes cheveux emmêlés.
 
Elle est venue, nue sous sa robe de tôle grise et froissée.
Traîtresse, elle cachait ses mains derrière son dos osseux.
Je la détestais déjà.
 
Elle avait décapité toutes les roses et les printemps d’avant.
Des pruines et des lilas, elle avait fait un champ de ruine,
Mangé mes matins et mes crépuscules fous,
Dévoreuse d’hypnose et de rêves tabous.
 
Sa bouche avait vomi des litanies vertes et fielleuses,
Des jalousies aigues, des sons crus et acides.
Je n’entendais soudain plus qu’elle.
Dans les rayons d’acier de son regard maglite
Je perdais mon image et je perdais ma foi.
 
Mais toi, tu étais là, tout plein de tes vingt ans.
Tu me lisais Verlaine et tu chantais faux.
Tu me tendais la main me demandant encore
De dessiner sur la peau de tes cuisses
Des tortues roses et bleues
Des filles et des garçons…
 
Ton amour l'a trompée.
Fiche le camp ! Lui hurlais tu, en déversant sur moi
A grands flots.
Tout l’or de ta peau.
 
Aujourd’hui son spectre s’est enfui.
Je ne l’aperçois plus.
Elle doit être honteuse d’être passée si tôt.
Trop.
 
Toi, tu es encore là.
Parfois je me demande pourquoi.
Parfois, quand tu me sers dans tes bras.
Et en écrivant ça,
Je me demande pourquoi,
Oui, je me demande pourquoi, pourquoi…
Pourquoi je me demande pourquoi.
 
Copyright © Arthémisia - Septembre 2007
Commenter cet article
F
C'est poignant.
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A
Oui, certaines questions sont poignantes...
S
Quand la question reflète notre conscience  comme un miroir qui ne répond pas  à ce silence , les mots conjuguent nos maux pour embellir cette interrogation   bise  amitié
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A
Bonjour souvienstoi,<br /> Heureuse de ton passage ici.<br /> Les interrogations sont toujours belles, souvienstoi, les réponses moins...<br /> Quant au miroir, aux miroirs, ils sont  traitres...Ils se taisent dans on voudrait les entendre et vous crient des injures quand on préférerait qu'ils se taisent. Ils sont nous, en pire...<br /> Bises<br /> Arthi
A
Je comprends, les meilleurs réponse ce sont celles que l'on se fait à soi-même, et puis c'est bien aussi que des questions restent en suspend...<br /> Bon, enfin l'essentiel est de retrouver le moral, je te sentais un peu triste, là.<br /> Bises<br />  <br />  
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A
Don't worry, Alex : se questionner pour moi, c'est vivre. Le jour où je ne me poserai plus de questions, là tu pourras penser que je vais mal!<br /> bises<br /> A
A
Salut Arthi,<br />  <br /> <br /> Pas trop de mots de réponse à t'offrir ; juste une petite caresse, simple, douce, affectueuse, dans les cheveux. <br /> La distance ; internet, les réseaux, à cet instant précis, tout ça n’existe plus. <br /> Silence, détente.   <br />  <br /> <br />  
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A
Je n'attends pas de réponse de  ta part à ma question. De personne d'ailleurs. Ta lecture me suffit.<br /> Je vais écouter Géminiani... (du violoncelle)<br /> amicalement<br /> Arthi
G
Salut <br /> Et pourquoi pas ? Bisous <br /> Gérard
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A
cela reste toujours une question? Une de + d'ailleurs...<br /> bises<br /> Arthi
.
Tu connais des liens où je puisse le voir? Je n'ai jamais rien vu de lui.
Répondre
.
Quel est le tien?
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A
BACON peut être...!!!!!
.
D'antéchristianisme, d'évangélisme oui ...mais je ne l'ai pas toujours entendu ainsi....Bon A on est un petit peu hors sujet là (rire)
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A
J'ai tout de même la vague impression que Nietzsche est TON sujet!!!
.
Oui je le connais par coeur, c'est le cas de le dire, mais en même temps c'est toujours comme si je l'entendais pour la première fois..
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A
Une forme d'Evangile? <br /> Je veux dire de religion?
C
C'est le questionnement et les réponses que l'on trouve à force de se creuser l'âme, de déblayer nos propres faux semblants, et là c'est un sacré boulot, qui justement permettent de sortir de la souffrance. Enfin, pour moi, ça marche comme ça. On ne peut jamais parler que pour soi-même. C'est aussi en demandant "pourquoi" que les enfants grandissent, ça marche aussi pour les adultes. Me semble.J'aime bien ta tête chercheuse Arthi. D'autre part, notre ami Pascal Perrot a publié des textes qui ne pourront que t'interpeller.
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A
encore un peu de Nietzsche que je cite de mémoire :<br /> "Depuis que je suis fatigué de chercher, j'ai trouvé. Depuis qu'un vent s'est opposé à moi, je fais voile avec tous les vents".<br /> Peut-être que Chris , dans ta quête,  tu as réussi à trouver comment naviguer au près, bon plein, de travers, grand largue, et même vent arrière? Comme tu le dis on ne devient pas marin en un seul jour...mais je ne suis pas certaine que ce soit dans la quête effreinée de réponses qu'on arrive à avancer : il faut mieux mettre les pieds sur un optimiste  (le mot est très juste en l'occurence) et affronter les flots ...déblayer, oui.<br /> Quant à l'enfance, que tu évoques, elle est en questionnement bien sur mais là encore j'aurai tendance à faire pencher la balance du côté de la découverte personnelle et factuelle plutôt que du côté du discours théorique : on n'apprend pas à dessiner dans le manuel du parfait petit dessinateur mais avec un crayon et une feuille à la main!<br /> Et cela s'entretient à l'âge adulte, bien sûr.<br /> Ma tête est chercheuse? fouineuse même à ce qu'on dit!!!!!!! C'est vrai, j'aime me coucher le soir moins bête que quand je me suis réveillée le matin...et il y a du boulot!!!!!!!!<br /> Je vais aller faire un tour chez Pascal.Merci de m'en parler.<br /> a +<br /> arthi<br />  <br />  <br />  
B
à écouter quelques titre comme: les petits bateaux ....  ET Schengen<br /> <br />
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A
encore plein de questions!!!!!!!!!<br /> Merci, je connaissais Schengen mais pas les petits bâteaux.<br /> bises<br /> Arthi
J
Tant de "pourquoi" de pourquoi "pourquoi" et si peu re réponses et beaucoup de refus...Bises tendresAlors ne te demande jamais "pourquoi", elle ne répondra pas
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A
Je sais qu'elle ne me répondra pas. Mais elle m'envoie des signes tous les jours. Des signes qui tuent.
Y
bonjour Arthi, Oui, terrible dilemme que ceci! Souvent, je t'ai dit que j'admirais - ou non!  que j'enviais ceux qui ne se posent pas de questions.Ceux-là paraissent si heureux. Et pourtant...... et pourtant je songe à la voix de la flûte chez Mozart (la Flûte Enchantée) qui attire les animaux à elle - on entends par là symboliquement, bien sûr,  le peuple primaire, celui justement   qui ne vit que pour... vivre -  et essaie de les tirer vers le haut afin de les sortir un tant soit peu de leur condition animale... de leur faire voir un peu de la Lumière de leur Créateur... de tenter de les rapprocher - oh à peine!! de leurs Origines Divines...Et pourtant...C'est alors leur donner les clés pour leur permettre de pénétrer en un monde souffrance...Bon! pas gai, ce matin... belle journée à toi, chère amie.Yann
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A
bonjour Yann,<br /> Non, décidément non,je n'enviepas ceux qui ne se posent pas de question. Ils font partie du  décor. Ils ne sont que tables et chevalets,.... objets, outils,plantes vertes, ou pire robots, exécutants, machines programmées. <br /> Rien ni personne n'a voulu ça. L'entendement humain, la connaissance, la faculté de comprendre en appellent  trop aux questionnements, à l'analyse. Les personnes qui n'utilissent pas ces facultés sont soit des paresseux, soit des ignorants et je les plains!<br /> Mais oui, tu as raison, ils sont heureux, par paresse et/ou ignorance. Seulement voudrais tu vraiment, Yann de ce bonheur là, de ce bonheur de bof, de ce bonheur plan-plan, inerte, de ce bonheur de fonctionnaire, de cet ennuyeux bonheur, de ce bonheur sans vie?<br /> bises<br /> arthi
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"Ô Homme! Prends garde!Que dis le profond minuit?-J'ai dormi, j'ai dormi,D'un profond sommeil je me suis éveillé-Le monde est profond.Et plus profond que ne pensait le jourProfonde est sa douleur-La joie plus profonde que la peine du coeur.La douleur dit: Passe et finis!Mais toute joie veut l'éternité.-veut la profonde, profonde éternité"
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A
"O hommes supérieurs, c'est après vous qu'elle languit, la joie, l'effrénée, la bienheureuse, — elle languit, après votre douleur, vous qui êtes manqués ! Toute joie éternelle languit après les choses manquées."<br /> Mon Dieu ce qu'il faut en avoir manqué des choses pour prétendre à cette joie! Ce qu'il faut en boire de ce fiel vert, entendre de ces cris acides,  supporter de regards d'acier pour prétendre, non à l'éternité, mais à la cessation de cette douleur là....<br /> (merci pour le Zarathoustra . Tu le connais par coeur?)<br />  
V
peut être que c'est çà, le truc, ne pas se demander pourquoi<br /> j'ai passé tant de temps à (me) poser des questions<br /> puis dès l'instant où j'ai arrêté, tout s'est remis en place, comme indépendamment de moi<br /> il n'empêche que ces mots qui collent aux maux sont si beaux......<br />  <br />  
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A
Encore une question, Vallisneria, comment arrives tu à te sentir humaine depuis que tu ne te poses plus de question?<br /> Justement,  si j'arrive à ça, n'aurai je pas la sensation très désagréable que le monde continue indépendamment de moi? Où sera pas place, alors?<br /> Merci de ta visite, Vallisneria. Bravo pour ce que tu fais avec ThOMas!<br /> Arthémisia