463 - Pourquoi je me demande pourquoi ?
Je me suis goinfrée.
J’ai tout fini, les gâteaux, les verres et même mes larmes.
Mon ventre et ma tête étaient pourtant vides.
Je n’arrivais même plus à parler.
Il était tard. Minuit était largement passé dans mes cheveux
emmêlés.
Elle est venue, nue sous sa robe de tôle grise et froissée.
Traîtresse, elle cachait ses mains derrière son dos osseux.
Je la détestais déjà.
Elle avait décapité toutes les roses et les printemps d’avant.
Des pruines et des lilas, elle avait fait un champ de ruine,
Mangé mes matins et mes crépuscules fous,
Dévoreuse d’hypnose et de rêves tabous.
Sa bouche avait vomi des litanies vertes et fielleuses,
Des jalousies aigues, des sons crus et acides.
Je n’entendais soudain plus qu’elle.
Dans les rayons d’acier de son regard maglite
Je perdais mon image et je perdais ma foi.
Mais toi, tu étais là, tout plein de tes vingt ans.
Tu me lisais Verlaine et tu chantais faux.
Tu me tendais la main me demandant encore
De dessiner sur la peau de tes cuisses
Des tortues roses et bleues
Des filles et des garçons…
Ton amour l'a trompée.
Fiche le camp ! Lui hurlais tu, en déversant sur moi
A grands flots.
Tout l’or de ta peau.
Aujourd’hui son spectre s’est enfui.
Je ne l’aperçois plus.
Elle doit être honteuse d’être passée si tôt.
Trop.
Toi, tu es encore là.
Parfois je me demande pourquoi.
Parfois, quand tu me sers dans tes bras.
Et en écrivant ça,
Je me demande pourquoi,
Oui, je me demande pourquoi, pourquoi…
Pourquoi je me demande pourquoi.
Copyright © Arthémisia - Septembre 2007
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