498 - La Rive
Tu marches.
Arpenteur. Tu marches
dans la forêt.
Elle te gagne. Elle t’a gagné.
Ses chemins te guident. Ils sont tes traces, ta voie. Ton lacis amoureux. Ton
all-over.
Des arbres morts jalonnent tes nuits sans fin. Un craquement plus sec, plus nerveux
n’arrive même pas à t’arrêter.
Tu marches.
Tu n’as pas de crainte, ni celle des feuilles sanglantes, ni celle de la terre d’ombre, ni
celle du silence jaspé des pierres.
Tu n’as même pas la crainte de toi-même.
Tu marches.
Que cherches tu ? L’air parfumé par la peau ? La pierre caressée par la
main ? La mousse arrachée par l’iris ? Le bois cassé par l'oreille?
Tu cherches toujours. Tu cherches encore.
Tu marches.
Et soudain l’eau, la berge.
Tes pieds s’enfoncent. Tu sens le monde. La rive se rend maîtresse de
toi.
Piétine là ! Piétine la encore !
Jusqu’à la faire jouir.
Copyright © Arthémisia - octobre 2007
Illustration : Gustav KLIMT - Le
bois
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