490 - Bobo-dioulasso
Voilà une œuvre d’Henri ROUSSEAU (dit le Douanier Rousseau)
que Juliette sur le blog papier libre m’a proposée d’utiliser comme source d’inspiration à mes élucubrations
littéraires.
Et cette fois ci je vous écris du Burkina
Faso...
Bobo-dioulasso, le 15 octobre 2007
Maman,
Ne t'inquiète pas. Je vais très bien.
D’accord, je le reconnais, Jules Edouard est un beau parti. Si je l’avais épousé, je n’aurais probablement manqué de rien. J’aurais pu
pavoiser dans sa Ferrari au derby d’Epson, faire mes courses chez Fauchon et m’habiller au Faubourg Saint Honoré. Je n’avais même pas besoin de finir mes études, m’avais tu dit.
Eh bien, tu as raison. Mes études, je ne les terminerai pas. Et Jules Edouard peut épouser ma sœur et lui faire plein de
bébés.
J’ai rencontré Tarzan la semaine dernière dans les allées du parc Montsouris. Il y jouait de la flûte. Mieux que Jean Pierre Rampal.
Il pleurait aussi. Il était plein d’amertume mais si beau, Maman, si beau… Je suis sûre que toi aussi tu aurais craqué.
Il m’a dit qu’on l’avait trompé, qu’on lui avait dit que la France était un beau pays mais il n’y a rencontré que méfiance,
indifférence et arrogance.
Il m’a parlé de son Afrique, de sa forêt, là où les arbres poussent loin du béton, là où les fleurs géantes viennent nous caresser. Il m’a
parlé des lions qu’on ne promène pas en laisse, et des oiseaux au ventre orangé. Il m’a parlé des éléphants joueurs et des serpents dorés. Il m’a parlé de la futilité de posséder et du
bonheur de rêver.
Maman, il ne m’a pas trompée.
Maman, je suis heureuse. Ne viens pas me chercher.
Je t’embrasse tendrement.
Jane
Copyright © Arthémisia - octobre 2007
Avec: Henri ROUSSEAU - Le
Rêve.
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