1289 - Les fils du vent*
En réponse à l’incitation de Juliette sur Papier Libre :
« Sur l’aile d’un cerf-volant »
Te souviens tu, Amour, des mots de nous enspiralés cet après midi là sur l’aile d’un cerf-volant ?
Emmêlés, démêlés, noués et dénoués, tous pelotés de baisers, ils prenaient l’air, regardaient les ailleurs, touchaient le haut d’en bas, supprimaient les contraires, échappaient à la ville, échappaient à leur vie.
Un moment.
C’était du feu au ciel, du piment, du vivant.
La nuée devenait fruit et le fruit nous sucrait.
Ce que je t’ai goûté!
Ce que tu m’as goûtée !
Nous étions fils de vent.
Toute saison a raison.
La pluie de fin d’automne triompha des couleurs. L’oiseau de papier rose est tombé dans nos flaques.
Si personne ne l’a vu, il doit y être encore. Délavé, au creux d’un nuage fou. Là-bas.
Copyright © Arthémisia – oct 10
Avec : Vue du Mont Fugi avec cerf volant - HOKUSAI