Parfois je me prends à « philosopher »…Souvent après une discussion avec un(e) ami(e).
Le présent n’existe pas.
Voilà ce que me disait l’un d’entre eux récemment.
Cela m’a interpellée.
J’espère ne pas déformer sa pensée en vous proposant les réflexions qui ont découlé de notre conversation.
Tout d’abord, m’est revenu à l’esprit cette citation de DIDEROT : Qu’il est vieux ce monde ; je marche entre deux
éternités. Oui, où est donc ce présent dans lequel je marche ? Entre un immense passé qui s'agrandit sans cesse et un futur dont je ne vois pas le bout? Et d’ailleurs
existe-il vraiment ce présent?
Présent???? Alors que j’écris ces mots, ils sont déjà
vieux, flétris, passés, dépassés, par celui que ma plume vient de jeter sur cette feuille. Je voudrai revenir à cette page-là, celle où se sont accumulées ces traces, ces empreintes. Mais
elle est recouverte de ma mémoire, de celles des milles autres pages que j’ai empilées sur elle jour après jour. Mon passé… : un mille feuilles. L’éternité de mon hier s’agrandit
minute après minute, le présent se déversant sur elle en une pluie incessante. Nouvelle née, mon action est déjà sous cloche, enterrée, morte.
A l’autre extrémité, ma pensée
se projette, telle la flèche de l’archer. Elle ignore encore le factuel présent, l’immédiateté, le palpable, et ne connait au mieux que l’urgence de la sensation, du
sentiment. Elle est abstraction, amour d’un lointain, d’un futur, et se frotte au rêve, à l’idéal. Pas encore « faite », sans réalité corporelle, elle échappe encore à la vie. Son
évanescence fait son essence.
Et ce hic, ce nunc, ce maintenant, ne sont là que comme le fléau de cette balance qui oscille entre l’hier connu
mais immuable, invariant, invariable, et ce demain qui nous maintient en vie, entre deux échelles de temps, celle de l’ensevelissement et de la mort, et celle de l’espoir.
Présent, ton existence est si ténue...
Faut-il que je vous précise que mon signe du zodiaque est la Balance ?
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