Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

687 - Manipulations diaboliques

Publié le par Arthémisia

 


Elle voulait acheter Méphistophélès.

Elle était restée seule au milieu du brasier, gardant sous ses yeux la flamme et l'or délaissés.

La richesse reposait sur une vaste étendue, longue, souple et légèrement humide.

Elle y laissa glisser trois doigts, effleurant son ocre de la pulpe de leur dernière phalange. Ils suivirent une piste secrète, muette et non frayée, dans un paysage dont ils ne possédaient pas la carte. Voyageurs nonchalants et sans passeport,  on eut pu croire qu'ils ignoraient jusqu'à leur destination.

Une lenteur exquise, de celles des après midi d'été, les fit découvrir d'infinis reliefs, de soudaines résistances, là un peu plus de finesse ou encore de force, un buisson, une rigole, un méplat, et là encore une pente, douce et puis un ravin, soudain. Seule la promenade semblait les intéresser. Ils prenaient l'air, flânaient, flânochaient même.

Le sol était propice à cet abandon au hasard, au farniente et à la découverte.

Que cherchaient ses doigts ?

Il serait difficile de dire si ce sont eux ou bien ses yeux qui le surent en premier. Les uns suivirent les autres.

Elle s'aperçut très vite que le Diable lui aussi avait quelques faiblesses...

Copyright © Arthémisia - Juin 2008

Avec : Marc ANTOKOLSKI - Méphistophélès

Voir les commentaires

686 - Le Bateau coule...

Publié le par Arthémisia



Corneille - Le Cid

Maxence van Der Meersch - Un Cœur pur

Proust - Morceaux choisis

Marivaux - Les Fausses confidences

Balzac - le Lys dans la vallée

Françoise Dolto - Le Cas Dominique

Stendal - La Chartreuse de Parme

Anne Frank - Journal

G. Sand - Les Beaux messieurs de bois doré

Albert Cohen - Le Livre de ma mère

Tolstoï  - Anna Karénine

Lagarde et Michard - Le XVIIème

Etc.....

 

Voilà la liste incomplète des livres que je viens de trouver dans la poubelle ...............du CDI du lycée dans lequel je travaille.

 

Réaction de la femme de ménage qui passait par là  quand elle m'a vu tout récupérer :

  • - «Mais qu'est ce que tu vas en faire?»

Et moi :

  • - «Les lire ma cocotte, les lire*!»

 

* : voire les relire...

NB : aucun autre enseignant n'a jugé bon de sauver ces livres. Suis-je une extra-terrestre ? 


Je veux aussi attirer votre regard sur la disparition prévue d'une émission littéraire qui me fait voyager chaque dimanche matin. En effet, Le Bateau Livre l'émission qu'anime Frédéric FERNEY risque de ne pas être reconduite dans la grille de rentrée.

Pour soutenir cet amoureux de la langue qui sait si bien nous donner envie d'aller plus loin et le voir poursuivre son émission,  rendez-vous sur le blog de

Eric POINDRON

Avec : Frédéric FERNEY

Voir les commentaires

685 - Papas

Publié le par Arthémisia

 

 

« Un homme n'est jamais si grand que lorsqu'il est à genoux pour aider un enfant. »

PYTHAGORE

Excellente fête des PERES à tous les papas qui viennent ici car ils le valent bien...!

 

Avec : Roberto BENIGNI et Guido CANTARINI dans La Vie est belle.

 

Voir les commentaires

684 - Sangs mêlés

Publié le par Arthémisia

 

Au retour du vivant,

Nous lècherons nos joues

Couvertes des diamants

De nos larmes d'antan.

Nos langues s'y blesseront

Mais par nos sangs mêlés

En baisers fulgurants

Naîtront pures rivières

Où nous nagerons amants.

 

Copyright © Arthémisia - Juin 2008

Avec : Hermann NITSCH - Poured Painting

Voir les commentaires

683 - 10 Petites lunes

Publié le par Arthémisia

 

Non, il n'est pas fini.

Mon temps de bavardage.

Certains meurent.

D'autres ne sauraient tarder.

Ce sommeil n'est pas mien.

Il me tarde de retrouver la chimie de ta mer,

De fumée et de peau

Et au bout de tes doigts

Ces dix petites lunes

Qui me feront lever

Et dire ...TOI.

Copyright © Arthémisia - Juin 2008

Avec : Caspar David FRIEDRICH - Bord de mer au clair de lune

Voir les commentaires

682 - Mourir de vivre

Publié le par Arthémisia

 

http://www.journaldespeintres.fr/IMG/jpg/2DEGASphil_27.jpg

" Ô Seigneur, donne à chacun sa mort.
Le mourir qui soit vraiment issu de cette vie,
où il trouva amour, sens et détresse."

Rainer Maria RILKE

 

Avec : Edgar DEGAS - La Mélancolie

Voir les commentaires

681 - Du Baiser...

Publié le par Arthémisia


La nouvelle consigne de Papier Libre, était de nous laisser porter par le mystère installé entre les deux jeunes femmes du tableau de Henri FANTIN LATOUR  La Lecture...

Voici ma réponse à la question posée par Juliette.

 

O. poursuivait sa lecture :

« Il prit la main de Diane et la porta à ses lèvres devant lesquelles il la garda un temps qui lui parut ne jamais finir,  la regardant très fixement. Elle sentait la chaleur de son souffle pénétrer ses phalanges comme un soleil.

Son baiser fut un mois d'Août...»

O. releva la tête.

Une grosse larme coulait sur la joue de A.

 

Copyright © Arthémisia - Juin 2008

Avec : Henri FANTIN LATOUR - La Lecture

Voir les commentaires

680 - Avec...

Publié le par Arthémisia

Je voudrai aujourd'hui apporter une précision qui a son importance.

J'essaie toujours de noter l'origine des documents iconiques que je présente en « accompagnement » de mes textes.

Certains d'entre vous l'ont remarqué : il y a peu, je les appelais encore ILLUSTRATION.
Cela me tracassait.

 Illustrer pour moi, c'est mettre un décor, une image, c'est orner, voire éclairer à l'aide d'un exemple. Cela relève de la parure, de l'embellissement, et même parfois de la didactique.

Or ce n'est pas du tout ainsi que je conçois l'utilisation des éléments plastiques que j'insère dans mes billets.

 Je veux y voir un avec, un lien, un prolongement, de ma pensée et surtout pas quelque chose qui se voudrait esthétisant ou pire « joli ».  

 Cette image relève d'un choix totalement arbitraire,  empirique dirons certains, et j'insiste sur ce choix qui n'est pas de l'ordre du sensitif (visuel, rétinien) ou en tout cas pas seulement, mais que je veux aussi intellectuel. Il se peut même que les liens qui se tissent entre le texte et l'image ne soient pas du tout une révélation,  ou une mise en lumière, mais plutôt un questionnement supplémentaire, une ouverture, une, voire des interrogations, en tous cas un besoin d'élargissement.

 C'est pourquoi j'espère que vous n'y verrez aucune prétention ou aucun désir d'ellipse ( !!) mais désormais au bas de mes billets, et, avant le nom de l'artiste et de l'œuvre, vous ne lirez plus ILLUSTRATION  mais AVEC.

 Merci de votre indulgence car je ne peux pas revenir en arrière et corriger les 684 billets que j'ai publiés à ce jour!

Et surtout, surtout, merci à tous d'être ........AVEC moi...

Voir les commentaires

679 - FOUTEZ NOUS LA PAIX!

Publié le par Arthémisia


 

Nous serons donc heureux de nos pauvres parcours,

De nos retraites pliées, repassées, empaillées,  

De nos refus de voir, de sentir, et de boire,

De nos bouches fermées sur nos cris mort-nés.

 

Nous serons donc emplis de nos pas retenus,

De nos chaussures étroites  parfaitement cirées,

De nos goulots fermés sur nos eaux de non vie,

De nos pains desséchés à nos soleils trop purs.

 

Nous serons donc joyeux de n'avoir pas dansé,

Sauté, baisé, joui, et puis recommencé,

D'avoir les mains calleuses de labeurs généreux

Mais d'avoir tranchées celles de toutes nos caresses.

 

Nous nous réjouirons de ne plus regarder

Au de-là de la vitre le soir naviguer,

De ne plus sentir l'aube doucement s'amouracher

Du jour de ton corps à mes ombres porté.

 

Car rien ne survivra de ce qui ne fut pas.

L'illusion a pris place. Tout est peint. Tout est dit.

Il convient que l'on soit encore et pour longtemps

Beaux de notre mort lente et de ce gommage blanc.

 

Car la mort est très belle, à en croire les autres.

Rien ne vaut sa sournoise et écrasante laque.

Elle donne du lustre aux jours et aux joues des grandeurs

Que les sages fanés s'enorgueillissent d'avoir.

 

Point de rébellion, ma sœur ! Vos crèmes et vos dentelles

A quoi vous servent-elles, si ce n'est  à leurrer

Ce qui vous reste au cœur, et que vous appelez rêve.

Retournez à vos liens, ceux de votre raison.

 

Mourrez, laissez vous faire. Ne criez surtout pas.

Personne ne vous écoute. Personne ne vous sait.

Vous redeviendrez l'ombre que jadis vous étiez.

Tout le monde était content. Aussi vous le serez.


 
Renoncez, renoncez. Ainsi on vous aimait...


 
Et foutez nous la paix, oui, foutez nous la paix !

 Arthémisia © juin 2008

 

Avec : Paul GAUGUIN - Madame la Mort

Voir les commentaires

678 - Le Verbe et le vertige

Publié le par Arthémisia


 

Le verbe et le vertige se cachaient sous tes ailes,

Toi l'albatros meurtri au flot des lèvres humides.

Tu troublais mon fouillis plus fort que le galet,

Qui de l'eau fait trembler la surface assaillie.

 

A l'instant de ton ombre ton mot se révéla.

Il accompagne ma nuit d'onyx et de lapis

Et j'y vois resplendir la révolte chtonienne

De mon corps découvrant d'autres vocabulaires.

 

Tu  parles du calice qu'on dévoile au vestiaire,

Des portes que ta main ouvre dans mon roman,

Et écris à la plume  le tremblement du fruit

En transmutant les chairs en infimes portées.

 

Conjugue avec moi cette grammaire ancienne

Qui fait des langues mortes d'ardentes réalités.

Dis mon amour de toi au plus profond mystère :

Je te le réciterai au  delà des clartés.

Copyright © Arthémisia - mai 2008

Avec :  photo copyright © Arthémisia

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 > >>