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736 - Débordement*

Publié le par Arthémisia

 

Les murs de la nuit m'ont porté ta voix sombre,

Celle de tes mots de peau à moi venus en nombre.

Elle me criait « Tes seins, ton ventre, tes fesses... »,

Faisant naître en moi une double liesse :

Mon oreille tremblait des joies de ton désir ;

Ma chair s'abandonnait aux germes du plaisir.

Au jardin des délices, je retrouvais ta main

T'assurant de la mienne lissant ta peau d'airain.

De bouches en phalanges nous nous brûlions tellement

Encanaillant nos fleurs de si tendres tourments !

Des non et puis des oui surgissaient de mes lèvres

Pourtant c'est ton prénom qui revenait sans trêve.

Mes yeux se sont ouverts sur tes yeux abreuvoir,

Je m'inondais de toi, ne voulais que te voir.

Quand ils ont débordé du bonheur revenu

Ni ton sexe ni le mien ne se sont retenus.

 

Copyright © Arthémisia - août 2008

Avec : Le Rocher de la Vierge - Copyright © PACO 
que je remercie infiniment

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735 - Entre

Publié le par Arthémisia

 

Entre orteils mignons

Et cheveux volages

Entre ongles de lune

Et œil ensoleillé

Entre peau mnémonique

Et muqueuse secrète

Entre langue furieuse

Et oreille nacrée

Entre paupières closes

Et mains quémandeuses

Entre souffle emballé

Et fesses posées

Entre bouche et sexe

Entre ici ou là

Entre toi et toi

...Je ne sais que choisir.

Entre !

Copyright © Arthémisia - août 2008

Avec : Pierre-Paul PRUD'HON - Etude de nu masculin

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734 - Nuitamment

Publié le par Arthémisia

http://www.zumbazone.com/duchamp/images/works/fresh.jpg

 

Je laisserai ma fenêtre ouverte ce soir.

Je veux dormir avec toi dans la nuit de nos algues,

Ta main contre mon ventre, apaisant ma mémoire

Et ton souffle en mon cou courant comme un Phébus

Rafraîchissant  les rêves par ma peau oubliés.

Sache qu'en ces temps de manques

Il nous faut rester vrais,

Lutter, lutter encore, nuitamment,

Et polir les odeurs et les saveurs du nous.

Toi.

Et moi.

Copyright © Arthémisia - août 2008


Avec
: Marcel DUCHAMP - Fresh Widow...
que l'on peut traduire par Nouvelle veuve....

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733 - L'Exil

Publié le par Arthémisia


 

L'exil s'est installé.

Peut-on imaginer être en exil de soi-même ?

Elle y excelle.

Ô ! Rien d'illustre,

Juste quelques extraits exacts

D'extase exaltée,

Et l'expression d'une illusion

Extrême.

Ex nihilo.

Copyright © Arthémisia - août 2008

 

Avec : Vladimir VELICKOVIC - (extrait)

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732 - Rencontre

Publié le par Arthémisia

 



En surface comme en profondeur, la main rencontre parfois le cœur.


Copyright © Arthémisia - août 2008

Avec : Jim DINE - Putney Winter Heart.

 

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731 - NAGER!

Publié le par Arthémisia

 Comme une envie de grosses vagues....

ARNO ...




 Désolée, la synchro de la vidéo est mauvaise...

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730 - Une Eternité

Publié le par Arthémisia

 Sur une proposition photographique de Juliette sur Papier libre...




  

Les yeux fermés

Elle hante des clartés

Où la tiédeur du jour

Entend encore chanter

Les vagues de ton corps

A son corps épousé.

Sa main, immuable rêveuse

Cherche inlassablement

L'écume du cadeau

Qu'enfantèrent hier

Vos jeunesses composées.

Tu la regardes ;

Tu as toujours vingt ans,

Et ça risque de durer...

Pour une éternité !

 

Copyright © Arthémisia - août 2008


Avec : Maya DEREN - In the mirror

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729 - CLAUDEL à lire et…..à voir jouer !

Publié le par Arthémisia


C'était le 2 août dernier et dans un lieu particulièrement en osmose avec le texte, un fort, perdu sur une colline, dans la pinède. Un vent léger, deux camarades suffisamment charmants, et  

« L’Annonce faite à Marie » de Paul CLAUDEL.


J'avais pris le soin de lire la pièce  la semaine précédente et de me documenter un peu sur l'auteur que je ne connaissais que parce qu'il est le frère de Camille.

De vilaines gens c'étaient bien chargées de me présenter CLAUDEL comme un écrivain  bigot. Point.
Un peu réducteur, non ?

Catho ou pas catho...là n'est pas le sujet.
CLAUDEL est fort.

 Peu importe vos croyances, vous ne ressortirez pas indemne de ce texte si dense, si intense.

Et si vous avez la chance de voir jouer cette pièce, courez !

J'espère que le metteur en scène saura user de l'alternance de la retenue et du silence et soudain de l'éclatement et de la puissance de la diction pour rendre compte de cette terrifiante rencontre entre ces rudesses telluriques pour ne pas dire chtoniennes et ces élévations d'âme nourries d'effarements extatiques ? Le plus vil côtoie le plus pur, la sainteté, le plus physique, le plus charnel atteint le surnaturel, le surréel. L'inexpliqué prend ses racines dans le bouleversement des âmes. Dieu -ou l'appelez le comme vous voulez- s'empare d'un chaos...à moins que ce ne soit l'inverse...

Le Fiat, l'Eros et le Thanatos refont  en le densifiant notre calendrier dans une symbolique outrancière, extravagante de vérité cruelle, voire outrageante et tout demeure cependant plausible. Parce que tout est symbole, à  commencer par les mots.

Ceux de Claudel et les nôtres.

 Quand au moment clef de la pièce, une étoile filante traversa la voûte céleste juste au-dessus de la scène, les larmes remplirent mes yeux.
Je crois bien que je n'étais pas la seule...

Copyright © Arthémisia - août 2008

Avec : Claudio BRAVO - Eros et Thanatos

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728 - Maintenant?

Publié le par Arthémisia


 

L'espérance mène le monde

Ainsi que le soleil autour.

Parfois ça déraille un peu.

Et après tout...pourquoi pas la lune en plein jour,

Et les rayons dorés dans la nuit bleue ?

A trop s'attarder sur un rythme

On en perd nos regards d'enfants

Si les planètes nous font la nique

Laissons ouverts  nos coeurs tout grands.

La magie viendra se poser

Doucement sur notre oreiller

Et l'hier sera le présent

Et demain notre maintenant.

 

Copyright © Arthémisia - août 2008 comme suite à un billet de Michel.

 

Avec : ARMAN - L'Heure de tous

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727 - L'appeau épithélial

Publié le par Arthémisia



Toute de vocalises, ta peau

Racole, épithélial appeau

De mon œil.

Un filament de temps

Suffit à la capture.

Nous nous entretenons

En transparence de veines et de grains

Grabuge de  vocables

En discours extatiques

Que la dramaturgie d'un derme

Déploie avec emphase.

Des phrases, voilà des phrases, roses,

Tendres et même sucrées !

Voilà de la rosée,

Des vins, des marbres,

Des baies et des fruits rouges.

Le sang  sourd :

Je les sens s'incarner.

Toute de vocalises, ta peau

Roucoule, épithélial appeau

De mes dents.

Ne crains rien : je mordille...

Doucement.

 

Copyright © Arthémisia - Juillet 2008

Avec :  Guerrier Gaulois blessé - 1er siècle.

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