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756 - Esthétisme et séduction

Publié le par Arthémisia



« Tout ordre qui élimine l’esthétisme comme langue et la séduction comme parole, implique inévitablement la dictature
. »

Jacques ATTALI .

Avec : Charlie Chaplin dans son film Le Dictateur

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755 - L'Animal*

Publié le par Arthémisia


Entre nuit et jour, l'animal cherchait. Frénétiquement. Du museau, des pattes, de l'œil...
Il fouissait, froissait, tordait, entortillait, remuant toute sa terre, remuant toute sa foi.
Plus rien n'était rangé, dans l'ordre.
Sa tête était encore dans la pensée, mais une pensée foisonnante, pléthorique et tant fractionnée, tant éparpillée, que lui-même n'arrivait plus à en joindre les morceaux.
Des images nouvelles, arrivées en renfort, se mêlaient à ce vrac affolant. L'accroche se rapprochait mais restait invisible.
Il arquait ses cordages en quête d'une cible, écoulant son ardeur catalane dans son sang ravagé.
Ses yeux au fronton noyaient leurs pelotes brunes. Van Dyck accouchait d'or aux heures des matines.

Il trouva. Il s'était rassemblé.
Les branches
gagnaient le tronc, rejoignaient la racine. Il plantait son décor, le décor d'un vivant. La brume d'un souffle proche et cuivré énergisait l'espace, l'assurant d'une force par trop vite oubliée.
Il était.
Il était en lui-même et pourtant il cracha.

Et le corps retomba lentement. L'esprit l'accompagna. La présence se fit plus lourde, d'une lourdeur de paix.
S
on champ rejoignit le silence. L'animal nourri y garda la lumière.
Entre ses pattes,  il retenait la peau encore tremblante de sa vérité.

Copyright © Arthémisia - Sept 2008

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754 - Extrait sec

Publié le par Arthémisia


 

Taguée par Aliscan pour une chaîne littéraire - il a de la chance que ce soit le cas ! - je joue le jeu. Il s'agit de :

1- Citer la personne qui nous a "tagué";

2- Indiquer le règlement;

3- Choisir un livre, l'ouvrir à la page 123;

4- Recopier à la 5ème ligne, les 5 lignes suivantes;

5- Indiquer titre, auteur, éditeur, année d'édition;

6- Taguer 4 personnes.

«  Je revins à mes microfilms. Horripilé soudain, sans que je sache pourquoi, j'appuyai sur le bouton « speed » de l'appareil. Prise de folie la bobine tourna à toute allure. Les cinq mois de l'année 1937 qu'il me restait à étudier s'éclipsèrent en l'espace de trois ou quatre secondes...35000 officiers soviétiques, fusillés par Staline, se réengouffrèrent d'un coup au néant. »

Il s'agit d'un extrait de Rue du Japon, Paris de Morgan SPORTES, édité au Seuil, en 1999. C'est le dernier livre que j'ai acheté mais ne l'ai pas encore lu.

L'auteur - pour ce que nous en dit la 4ème de couverture - s'interroge sur la nécessité de fixer l'empreinte d'un amour par des enregistrements au magnétophone, des photos, des écrits. Je vous en reparlerai certainement...

 

Et je tague... Orchis-mauve, Alex, Bleu- Virus, et Mikel ...ceci sans obligation aucune de leur part.

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753 - S'En-tendre*

Publié le par Arthémisia

 

Il est temps de brancher la bouche du cri sur le cri de la peau, la blessure sur la blessure, d'entrer dans la réjouissance épithéliale et rose du mot et du regard, posés par l'entrebâillement de la lèvre sur l'attente des reins.

Voici le temps des endroits secrets, derrière, des endroits réservés aux ententes bienfaisantes, des cires brisées, des décachetages, des découvrements, des découvertes.

Le temps des fraîcheurs éclaboussées d'un sel doux, lisse, pur et poudreux. Le temps d'une saveur sauvée, entre les doigts.

C'est le temps d'entourer l'arbre de la liane, le temps de faire commune racine, le temps des plantations composées, le temps des térébrations et des calices remplis de sève collante.

Le temps des tendresses sucrées, et sucées, des recueillements.

Le temps de s'étendre. Le temps de se tendre.

 

Copyright © Arthémisia - Sept 2008

Avec : François BOUCHER - Léda et le Cygne.


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752 - Notre jardin d'automne

Publié le par Arthémisia

En réponse à la dernière proposition de Juliette sur Papier libre...



 

  

Derrière la fenêtre, par-delà la terrasse, s'éveille le monde. Depuis quelques jours, le ciel caresse le jardin d'une aile aux couleurs nouvelles. Le vert a perdu. Il se recule.

Un fol incarnat allume déjà le petit bosquet au bout de l'allée, entraînant dans une lutte fratricide, les haies qui la bordent et qui déjà se parent d'une réserve de lumière de miel doré. J'entends leurs cris.

Sous le soleil naissant, les gros buissons des pivoines se caramélisent.

Fantaisie d'un peintre, le rose non fixé d'une brume pastellée étire quelques traînées duveteuses au ras du gazon humide. Esprit de la saison ?

Le vestige d'un tas de feuilles fumantes termine sa nuit, ventre grisâtre d'où s'échappe une dernière fumerolle poudreuse.

Remplie de la conscience d'un nouveau bonheur, je referme sans bruit le rideau.

Sur les collines de tes fesses, en une nécessité de vie, persistent encore les blondeurs de l'été. Ne prends pas froid.
Je vais faire le café.

Copyright © Arthémisia - Sept 2008

Avec : Les Feuilles des pivoines - Copyright © Arthémisia - Nov 2007

 

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751 - Actinisme orangé

Publié le par Arthémisia

 

Entre esprit et libido, un ventre de tendresse...


Avec : Les Babouches de fête - Copyright © Arthémisia - Sept 2008

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750 - Le prix à payer

Publié le par Arthémisia

 

"Seul l'indisponible sait le prix du bonheur."

Copyright © Arthémisia - sept 2008

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749 - L'Oreiller

Publié le par Arthémisia

 

 

"La nuit où je pense à lui

L'oreiller et moi nous causons

Oreiller, vite, parle-moi

L'amour me brûle..."

 

Poème du folklore japonais, anonyme, sans date

Avec : Amédéo Modigliani - Nu

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748 - Natation

Publié le par Arthémisia

 

Quand, après avoir léché les résines andalouses, écouté les mers roses, et joué de tes savoirs sur les peaux de toutes les nymphes,

 

Quand viendra ce grand regard, juste et ouvert sur le monde, ce regard offert comme une main,

 

Quand, tout empli du soleil de ta joie enfantine, de la fraîcheur naïve de tes quinze ans,

 

Quand oublieux des murs lisses et sans taches, tu laisseras la vague t’apprendre l’apnée,

 

Tu sauras nager.

Copyright @ Arthémisia - août 2008

 

Avec : Tombe dite du plongeur - Paestum

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747 - Plénitude masculine

Publié le par Arthémisia

 

 

Tu n'auras plus à ce moment que ce sentiment d'existence animale. Le fil des heures, l'ordre des jours, la position des choses, te seront étrangers. Tu ignoreras le lieu, essayant malgré tout de ramener à toi ta mémoire, tes images, ton chemin.

Rien de cela ne viendra, ne reviendra.
Tu auras tout abandonné comme à un sommeil, tout abandonné dans son ventre.

Tu seras nu, à découvert, aussi vierge que l'enfant. Tes hontes,  tes peurs auront fuit et c'est bien dans cette nuit tiède, sans repère, que tu te sentiras homme.

Grand et plein de toi, pour la première fois.

 

Copyright © Arthémisia - août 2008

Avec : Emile FRIANT - Femme avec lion endormi dite La Lionne

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