Top articles
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358 - Les Chemins qui ne mènent nulle part (8)*
Chapitre 8 : Le goût Les yeux de A. plongèrent en M. jusqu’à son cœur. Il s’accroupit à ses pieds prenant soin d’écarter les derniers débris de verre et posa ses lèvres sur la petite plaie qui suintait. Il avait les yeux fermés et son visage incliné sur...
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605 - Invagination
Le flou fiance les couleurs. La caresse de l’ivoire noir poudroie sur l’iris, comme un crêpe. L’éteignoir s’incline sur la guerre. On perçoit à peine un froufroutement, celui d’un jupon, d’un volant, guère plus. Puis le silence soudain, aimant, aimé,...
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556 - Mûrissement du jour*
La nuit nous respire encore. Le lit tiède remue, un peu, imperceptiblement. Les yeux toujours fermés, je trouve enfin la bouche qui appelle le bonjour. La lèvre d’abord molle, se gonfle et gagne en fermeté. Elle cherchait, elle aussi. Nous trouvons. Premier...
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498 - La Rive
Tu marches. Arpenteur. Tu marches dans la forêt. Elle te gagne. Elle t’a gagné. Ses chemins te guident. Ils sont tes traces, ta voie. Ton lacis amoureux. Ton all-over. Des arbres morts jalonnent tes nuits sans fin. Un craquement plus sec, plus nerveux...
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463 - Pourquoi je me demande pourquoi ?
Je me suis goinfrée. J’ai tout fini, les gâteaux, les verres et même mes larmes. Mon ventre et ma tête étaient pourtant vides. Je n’arrivais même plus à parler. Il était tard. Minuit était largement passé dans mes cheveux emmêlés. Elle est venue, nue...
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729 - CLAUDEL à lire et…..à voir jouer !
C'était le 2 août dernier et dans un lieu particulièrement en osmose avec le texte, un fort, perdu sur une colline, dans la pinède. Un vent léger, deux camarades suffisamment charmants, et « L’Annonce faite à Marie » de Paul CLAUDEL. J'avais pris le soin...
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745 - Question d'espace
La brume des hiers se dissipe. Nous avons bien grandi. Nous nous sommes étendus. Dans nos vies. Il le faut, parfois. Nous avons pris du champ, limailles éparpillées par les vents de l'absence, portées de jour en jour, aux confins de nos mondes. Nous voici...
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721 - A Parme
A Parme, Je m'en souviens, c'est là que tu m'as dis oui, Et toute la terre s'est meublée du charme Des gouttes de pluie, Comme des larmes, Et de ma main dans tes cheveux, enfouies. Copyright © Arthémisia - Juillet 2008 Pour Juliette * de Papier libre...
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716 - L'Aile de marée
La rémanence de ton dernier mot s'étalait comme un corps sur la table de bois. Ta bouche déployait son parfum sombre, en rouleaux bruns. De Cuba. Elle a baissé les yeux, deux virgules de velours accrochées dans la rose de ses joues. Son visage replié...
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715 - Lisière
Lisière. Vacillement entre ici et là-bas, frontière de nous même. Tu m'attends. Lisière. Je tremble en m'approchant. Mais je suis là pourtant. Je m'avance dévêtue des vertus trop présentes, trop utiles, et trop mates, mais emmaillotée de l'éclat doux...
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714 - Joyaux
Crois les oiseaux. Ceux qui reviennent du lac, et qui rapportent sous leurs ailes ces joyaux d'émeraude et de saphir que les yeux négligents laissent tomber dans le silence licencieux de la nuit. Le lac en est rempli. Regarde le. Il étanchera ta soif....
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1271 - Les hommes qui me cherchent
Sur l’invite de Juliette pour Papier libre et sur l’idée d’une nuit où la lune ne s’est pas levée. Je ne me lèverai pas. J’ai dû prendre froid, hier. Je devrais écouter ma mère : elle ne cesse de me dire que ce n’est pas raisonnable de sortir tous les...
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1268 - L’Excès de ronde
En obscures griffes de suie Tu hantes le temple blanc Et tentes l’éclairage Des coquilles abstruses De ton théâtre intime. Envoiluré, où est ton tout ? Tu te promènes masqué Poussé par ta pensée du dedans Que personne ne sait Sauf à la deviner dans un...
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1267 - Butinage*
Nous butinons en mots. Des phrases à l’envers vient à nous un sens autre, sans dessus dessous. On croit voir un rayon, on monte dans les mâtures. La tête se perd dans la passe. La souple muleta enrobe d’opéra l’idée noire des sales bêtes. Olé ! crie déjà...
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713 - Plume
Je n'avais jamais lu Henri MICHAUX. Je ne connaissais que son travail de peintre. Je viens de terminer Plume précédé de Lointain intérieur. (NRF- Poésie/Gallimard) De courts textes (qu'on ne peut appeler nouvelles), des poèmes, des pièces de théâtre en...
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699 - Duo automobile
Avec Bleu Virus... Elle portera les bijoux de ton espoir bleu. Et toi tu l'aimeras, sur la banquette arrière En skaï noir. Et vous tirerez les stores sur vos échouages doux Car il faut de l'Amour, Pour bien tenir le coup. La lumière sera parfaite, Les...
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693 - Marée haute*
Coup de barre. L'un paire et passe. Son naufrage est proche. Dans le pot au noir, le navire fantôme incline son inconscience. Le cap reste incertain. Mais la passe est ouverte, généreuse. Le bercement du vent, en mirage oublié, accueille. Je m'amarre...
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692 - Le Filtre d'Amour
Eau. Eau. Eau tiède, lavasse, désordonnée. Jus dévalé. Précipité glauque d'une vie lie. Avilie. Suspension douteuse. Ponctiforme rouillure en flottaison. Glou-glou gargouillant. Tasses. Brouillon d'onze heures. Brou. Filtre d'amour. Ta mie. Vin. Vin....
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691 - Désirer...
« ...Nous allons ainsi à la dérive, et il me semble que tous sont distraits et préoccupés et ne prennent pas garde quand nous passons. Comme si une étoile filante tombait et que personne ne la vit et que personne n'eût fait de vœu. N'oublie jamais de...
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688 - Le Soleil tiède
Nouvelle consigne de Juliette sur Papier libre ...écrire nos impressions, sentiments, souvenirs, craintes, devant la brume de Gérard ... Je t'ai cherché longtemps au réveil de ma terre. Mes yeux salis des larmes des nuits de mes enfers Brouillaient encore...
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687 - Manipulations diaboliques
Elle voulait acheter Méphistophélès. Elle était restée seule au milieu du brasier, gardant sous ses yeux la flamme et l'or délaissés. La richesse reposait sur une vaste étendue, longue, souple et légèrement humide. Elle y laissa glisser trois doigts,...
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678 - Le Verbe et le vertige
Le verbe et le vertige se cachaient sous tes ailes, Toi l'albatros meurtri au flot des lèvres humides. Tu troublais mon fouillis plus fort que le galet, Qui de l'eau fait trembler la surface assaillie. A l'instant de ton ombre ton mot se révéla. Il accompagne...
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677 - Impossible...
A l'impossible nul n'est tenu. Eloigne toi doucement. Seul un mot suffira. Je ferai moi aussi, un demi tour d'ombre. Nous ne saurons jamais ce que le temps a tué. La coupe restera vide, et le champ non semé. Personne ne se retournera sur l'étang de nos...
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664 - Léonides
Es tu ma femme ? Ma femme faite pour atteindre la rencontre du présent. L'hypnose du phénix convoite ta jeunesse. La pierre des heures l'investit de son lierre. Es tu ma femme ? L'an du vent où guerroie un vieux nuage donne naissance à la rose, à la rose...
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2 - Jeux de mains
Ma main se tend, vers la tienne. Elle s’y love, s’y enferme, coquillage de doigts. Ma main vit dans la tienne, dans les tiennes, oiseau recueilli que tu réchauffes de ton souffle. Ma main se noue à la tienne, tissage de phalanges, nœuds vaudou. A la mort....