1706 - Comptage
Hier j’ai compté.
Mais je revenais toujours à zéro.
Et puis il a fait nuit.
Arthémisia © sept 2013
Avec : Jasper JOHNS – Numbers - aluminium
Hier j’ai compté.
Mais je revenais toujours à zéro.
Et puis il a fait nuit.
Arthémisia © sept 2013
Avec : Jasper JOHNS – Numbers - aluminium
Le ciel s’est creusé, toute la journée. Il ne nie plus son centre, celui des vœux émotionnels.
Installe-toi.
La saveur va rejoindre ta peau.
Respire à plein. Tu n’es plus tout seul sur le chemin des petits raccourcis.
© Arthémisia – sept 2013
Avec : Judy MILLAR - Flip (pink) - 2013
Il n’avait pas bonne mine. Oh ! Juste un peu pâlichon. Surement quelque chose de mal digéré ou bien une trop forte dose de stress. De celui qui ronge un peu le ventre.
Mais le bleu du canapé lui allait bien. Il complémentait sa peau, la teintant par ici et par là de reflets d’ocre. De vestiges de soleil.
Il jouait, il jouait à ce jeu d’homme avec lui-même, ce jeu interdit et cruel, et ce jeu peignait son corps en pigments nouveaux qui semblaient exorciser le mal.
Seule, l’horrible photo de coquelicots en gros plan, accrochée au dessus du canapé, manquait totalement d’intelligence, incongrue.
Je suis restée longtemps à le regarder. Jusqu’à ce qu’il se lève, en colère, je crois.
Les coquelicots ont des ardeurs fragiles.
© Arthémisia – août 2013
Avec : canapé IKEA
Ses yeux de dragon, bleus et or, s’opposaient à la nuit.
Il les cachait derrière ses lunettes de soleil, car il savait leur ambiguïté mais, quand les ombres étaient encore grandes, il n’avait pas besoin de boire pour se montrer.
Il allait ronronner sur la plage, le corps à demi enfoui dans les petits galets.
Là, les vagues mêmes le prenaient pour un chat.
© Arthémisia – août 2013
Avec : Antonio GAUDI - Lézard du Parc Güell - Barcelone
Yo no bailo la cumbia,
abandono el suelo,
y me entrego al aire que vas dejando,
yo me convierto en tu deseo.
Yo no rompí el cristal,
fue la luna roja, la loba en celo,
fueron tus dedos
que me tocaron y se volvieron.
Viene de ti,
viene de mi, viene del viento,
no miento, es un sentimiento,
es un sentimiento.
En San Fernando fumé un poquito,
fue lluvia seca, no fue delito.
Hoy, que no necesito a nadie,
yo te preciso.
Dime que no rompiste la madrugada,
que no te fuiste,
que despertar la próxima vez
no será tan triste.
Viene de ti,
viene de mi, viene del viento,
no miento, es un sentimiento,
es un sentimiento.
Una luz, no más
que una luz querida,
una luz torcida,
que en el desierto cambió mi vida.
Camarada de rebelión,
florcita mas cumpa,
en la despedida
no digas siempre, no digas nunca.
Viene de ti,
viene de mi, viene del viento,
no miento, es un sentimiento,
es un sentimiento.
ÇA VIENT DE MOI
Moi, je ne danse pas la cumbia,
je quitte le sol
et je m'abandonne dans l'air que tu répands,
je me transforme en ton désir.
C'est n'est pas moi qui a cassé le cristal
fut la lune rouge, la louve en rut,
furent tes doigts
qui m'ont touché, et qui se sont rétractés.
Ca vient de toi,
ça vient de moi, ça vient du vent,
je ne mens pas, c'est un sentiment,
c'est un sentiment.
En San Fernando j'ai fumé un petit peu,
c'était une pluie sèche, c'est n'était pas un délit.
Aujourd'hui, je n'ai besoin de personne,
j'ai besoin de toi.
Dis moi que tu n'as pas détruit l'aube,
que tu n'es pas parti,
que me réveiller la prochaine fois
ne serait pas si triste.
Ca vient de toi,
ça vient de moi, ça vient du vent,
je ne mens pas, c'est un sentiment,
c'est un sentiment.
Une lumière, rien de plus
qu'une lumière aimée
une lumière de travers,
que dans le désert a changé ma vie.
Camarade de révolte,
mon compagnon fidèle,
pendant nos adieux
ne me dis pas toujours, ne dis pas jamais.
Ca vient de toi,
ça vient de moi, ça vient du vent,
je ne mens pas, c'est un sentiment,
c'est un sentiment.
Traduction en français de: JULIO CANAPA
Il n’y eut pas d’espace entre nous.
J’ai écrit un texte très serré.
Entre les mots, dessous les mots, je n’avais admis aucun espace. Cela me paraissait très clair.
Aujourd’hui, encore, je ne peux lire entre les lignes.
Mais c’est devenu beaucoup moins clair.
C’est même carrément absurde.
© Arthémisia – août 2013
Avec : Marcel DUCHAMP – Why not sneeze Rrose Selavy ?
1921. Ready-made, cage à oiseaux, 152 cubes de marbre en forme de sucre, os de seiche et thermomètre, 12,4 x 22,2 x 16,3 cm. Collection Louise et Walter Arensberg. (Une réplique de 1964 est au musée national d’Art moderne de Paris.)
© Philadelphia Museum of Art. Photo : The Louise and Walter Arensberg Collection, in Pierre Cabanne, « Duchamp et Cie », 1996, Paris, éditions Pierre Terrail, p. 126 (haut).
La porte est lourde. Elle se referme derrière moi dans un bruit sourd.
La pièce n’est pas très grande, trapézoïdale. Mais très haute. Et sans lumière.
Quelques personnes, des ombres se tiennent de l’autre côté.
Je m’adosse à un mur. Il fait froid. Il est froid. J’essaie de coller le maximum de mon corps sur ce mur, de ne pas creuser les reins, d’étaler mes omoplates, d’étendre mes bras à plat. J’ai laissé tomber mon sac au sol.
J’ai envie de m’accroupir. De m’asseoir par terre. Pourquoi je ne le fais pas ? Quelle peur ? Je l’ignore.
J’ai entendu le bruit sépulcral de la porte.
Deux ou trois ombres sortent. D’autres rentrent. Elles ne m’intéressent pas. Je sais seulement qu’elles sont là. Elles aussi collées contre les murs.
Mon souffle m’occupe. Mon ventre m’occupe.
Plus que les bruits amortis de la rue qui sourdent par la minuscule fente lumineuse là-haut, tout là-haut.
Il va falloir sortir. Je vais prendre froid.
Arthémisia © juillet 2013
Avec : Daniel Libeskind - Intérieur de la Tour de l’Holocauste – Between the lines (autrement et mal nommé le Musée Juif) – Berlin
Photo de là
Portez vous bien....
Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existantes ou ayant existé est totalement souhaitée.
Retrouver les autres "Titres, rien que titres" là, là, là, là, là et là.