1106 - Ceux qui restent*
Les paroles s’envolent.
Les aigris restent.
(© E.)
Avec : Elke KRYSTUFEK –
Size does not matter, age does matter !
Photo © Arthémisia
Les paroles s’envolent.
Les aigris restent.
(© E.)
Avec : Elke KRYSTUFEK –
Size does not matter, age does matter !
Photo © Arthémisia
Tout semblait
disparaître.
Le temps ourdissait d’un lin ligneux le visage de l’un.
Un tain craquelé y teignait des tranchées intranquilles
Terreuses de tocsin.
Trop.
Luire dans sa bouche !
Bruire dans sa bouche !
L’autre,
La bouche dans la bouche,
Bascula ses engobes de sève
Puisées à tous leurs fruits bruyants.
Baisers !
Baiser !
Luire dans sa bouche !
Bruire dans sa bouche !
La musique du ventre est de la Beauté bue.
Et dans sa robe d’air, voir jaillir la vie.
Encore…
© Arthémisia – janv.10
Texte inspiré par un échange avec Cyrod sur son billet du 19 janvier dernier.
Avec : Kees Van
DONGEN
Anita en
almée
1908
Il ne tenait pas sur ses pattes.
Elle avait la tristesse toxique.
Ils prirent des rendez-vous homéopathiques.
© Arthémisia – Janv. 10
Avec : Edouard MANET – Le rendez vous des chats – 1886
En réponse à la dernière suggestion de Juliette sur Papier libre qui nous propose de commencer un texte avec cette phrase :
"Il était une fois, un Oiseau enfermé dans une cage, accrochée à une fenêtre..."
Il était une fois, un Oiseau enfermé dans une cage, accrochée à une fenêtre.
Cet oiseau ne chantait pas mais il passait son temps à lire, ce qui le rendait très cultivé.
Tout le jour, l’Oiseau lisait les livres qui étaient avec lui dans la cage, livres de poésie, carnets intimes, cahiers de citations, livres rares aux belles reliures de cuir, vieux missels achetés pour trois sous aux puces, livres de vie.
Malheureusement au fil du temps, l’espace pour l’Oiseau se réduisait beaucoup. Il dût même grimper d’un étage, sur la tranche des livres. Il aimait les dorées, celles des livres pieux, ou bien celles délicates des Pléiade au papier si fin.
Il ne se plaignait jamais de l’étroitesse des lieux tant ils étaient riches et nourrissaient son âme.
Pourtant il rêvait de connaître ce qu’on lisait ailleurs, sous d’autres cieux, d’autres langues, d’autres pensées, d’autres philosophies, et d’autres romans d’amour.
Aussi un matin essaya-t-il de sortir de la cage.
Comme il n’était pas bien gros, il n’eut aucun mal à se glisser entre les barreaux.
Mais n’ayant aucun entraînement pour voler, il était tombé sur le carrelage froid, où elle l’avait retrouvé le soir, les ailes meurtries, grelottant et mort d’ennui.
Elle l'aimait beaucoup, et le glissa doucement entre les pages de son passeport.
…Demain, il prend l’avion.
Il est heureux.
© Arthémisia – janv.10
Sur les cordes des violons se portent nos regards
Nos notes autrichiennes
Nos mains fuyant l’ennui.
Si les oiseaux s’y posent
C’est qu’ils ont la mémoire
De nos chants de jadis
De nos joies libérées.
Elles ne sont pas routes, rails de fierté
Ou guides raisonnables des envols enfiévrés.
Elles sont des griffes au ciel
Aux âmes dénouées
Aux rêveurs de lumière
Aux porteurs de clartés.
© Arthémisia-janv.10
Texte inspirée par la vidéo "The Birds from the pink laurels
avenue" de Jean Luc CHARLES
(à voir sur son myspace)
La musique est un extrait de l'adagio de la symphonie n° 8 en do mineur d'Anton BRUCKNER - Direction Ricardo
CHAILLY
Elle a gratté la terre
De ses ongles émaillés
Elle a gratté la terre
Pour pouvoir y entrer
Mais la terre était dure
Ses ongles s’y sont cassés
Mais la terre était dure
Ecaillant à jamais
Les dix petites lunes
Qui hier te berçaient
Car la dernière pierre
Celle qui l’a tuée
Car la dernière pierre
C’est toi qui l'as lancée
C’est toi qui l'as lancée…
© Arthémisia – janv.10
Avec : Gino SEVERINI – Maternité -1916
Sous le ciel d’eau de vaisselle, la vie flocule en noir et
blanc.
Indigeste.
Où court cette fille fondante qui gadoue ses clartés et flaque sous son jupon un sourire orangé ?
Ne la cherche pas.
A l’heure, dans un autre jardin, son éternité se
fera.
Déjà.
© Arthémisia – janv.10
Avec : Man RAY – A l’heure de l’observatoire – Les amoureux.
Aujourd’hui j’ai pris mon gros crayon rouge, et je corrige toutes mes fautes de perspective. Ca a toujours été mon point faible, même à Saint Charles.
© Arthémisia – janv.10
Avec : René MAGRITTE – La Main de la chance
« Nous devrions garder la couleur de la vie mais ne jamais nous souvenir des détails. Les détails sont toujours vulgaires. »
Oscar WILDE
Avec : Le chocolat au poivre rose de Thomas - © Copyright Arthémisia –
janv.10
Ne renonce pas à ton paysage souterrain
A ta pensée saignante,
Aux palpitations de ton monde.
Quand la vague te portera,
Quand le vent te poussera,
Abandonne-toi !
Ils sont ton corps créateur,
Ton corps parlant.
Ne renonce pas à toi.
© Arthémisia – janv.10
Merci Ut pour ton mot inspirant...
Avec : Gustave COURBET – La Vague
1869
112 x 144 cm
huile sur toile
Berlin, Nationalgalerie