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926 - Promesse infidèle

Publié le par Madly

 

 


Vous m'aviez dit que le mal s'apaiserait

En vous ayant pour guide.


Infidèle, vous ne prévenez pas


Quand soudain l'absence ronge.


La nostalgie, la conscience aigue et les insomnies


La douceur, la plaie qui se referme,


Tous, sont vos serviteurs.


Et quand j'ai mal, une heure


S'étend à l'infini.


Et pourtant, je m'en remets à vous,


Tant que l'espoir anime mes dernières tendresses.


Temps, surtout, ne suspends pas ton vol et court,


Vite.


 

MADLY
que je remercie infiniment....


Avec : Salvador DALI - Jeune femme à la fenêtre

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925 - Lauriers blonds

Publié le par Arthémisia



Samedi PM.

Relais H.

Gare de T.

J'achète 3 magazines pour une amie hospitalisée quand je vois que le relais dispose d'un rayon livres, assez vaste d'ailleurs.


Moi, à la caissière
 :

  • - "Bonjour . Vous avez le Goncourt, s'il vous plait?"

La caissière :

  • - "Quoi? Qu'est-ce vous voulez?"

Moi :

  • - " Le Goncourt, le dernier prix Goncourt."

Elle :

  • - "Je ne sais pas ce que c'est."

Moi (pédagogue...ben oui, je ne me refais pas !) :

  • - "C'est un prix littéraire que l'Académie Goncourt remet tous les ans pour récompenser un auteur. Vous avez peut-être entendu parler du prix Fémina, du prix Renaudot....C'est la même chose."

Elle,  la bouche en cœur :

  • - " Bof...Je ne connais pas ce machin. Mais vous savez je suis blonde, une vraie blonde."

....Toujours elle, en regardant la cliente derrière moi :

  • - "Et vous Madame, vous savez ce que c'est que ce truc?"

L'autre cliente, comme arrivée d'une autre planète (mais Trifouillis les oies c'est peut être sur une autre planète ?....) :

  • - "Heu....Non...."

 

Un blanc....
Une fuite. Ma fuite...

.../...

  • - Pourquoi suis -je blonde?
  • - Quelle est cette planète, celle sur laquelle j'essaie de vivre?

PS : le prix Goncourt de 2008 a été attribué à Atiq RAHIMI pour son magnifique roman Syngué sabour dont je vous ai parlé là.

 

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924 - Au Bois de Chaville

Publié le par Arthémisia



Ce jour-là au Bois d'Chaville y avait du muguet
Si ma mémoire est docile c'était au mois d'mai
Au mois d'mai dit le proverbe fais ce qu'il te plaît
On s'est allongés sur l'herbe et c'est c'qu'on a fait
Comm' nous étions sous les branches
Bien dissimulés
Sam'di-Soir et Franc'-Dimanche
N'en n'ont pas parlé
Le lend'main d'cett' aventure
Nous avons ach'té
Un traité d'puériculture
Et d'quoi tricoter.
Tout ça parc' qu'au bois d'Chaville
Y avait du muguet.

Quand je songe aux conséquences de ce jour charmant
Je me sens rempli d'avance d'un très grand tourment
Car par ma faute il va naître un pauvre ingénu
Qui va forcément connaître
Tout c'que j'ai connu
Le pion, l'adjudant d'semaine
Le meilleur ami,
Autant de choses inhumaines
Plus qu'il n'est permis
Et des tas d'choses inutiles
Comm' les traités d'paix
Les savants, les sergents d'ville
Et l'chef du budget.
Tout ça parc' qu'au bois d'Chaville
Y avait du muguet.

On t'apprendra l'cod' civique
Et la probité
Si tu les mets en pratique
Tu s'ras exploité
Par contr' si tu t'en balances
Tu s'ras respecté
Et selon toute évidence
Tu s'ras député
Pour te fair' faire connaissance
De la liberté
Tu seras dès ta naissance
Fin'ment ligoté
Tu pourras souiller ton lange
Afin d' protester
C'est d'mêm'toi, petit anges,
Qui s'ras embêté.
Tout ça parc' qu'au bois d'Chaville
Y avait du muguet.

On t'enverra fair' la guerre
Dans les fantassins
Pour que ceux de la dernière
Soient pas morts pour rien
C'est c'qu'on a dit à mon père
Et c'est c'qu'on m'a dit
Ça r'vient d'façon régulière
Tout comm' les radis.
Voilà mon cher petit homme
Tout ce qui t'attend
Parc' que j'ai croqué la pomme
Un jour de printemps.
C'est peut-être une folie
Mais si tu voyais
Comm' ta maman est jolie
Tu me pardonn'rais
D'avoir été à Chaville
Cueillir du muguet.

 


Chanson de Pierre Destailles


Interprétée notamment par Robert Lamoureux


(info
Fleur bleue !)

 

Merci très très beaucoup pour ce texte, PACO.

 

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923 - Brèves de fin avril 2009

Publié le par Arthémisia

C'est de vous....:


"Qui veut briller par la bagnolle, n'a rien dans les roubignolles "

@ Forget

 

"Délivre-moi de l'amour"

@ Catherine


"J'écris le nu."

@ Catherine encore....

 

"...le blogue n'est-il pas un des doudous de l'adulte ?"

@ Rosa


"I want a little sugar in my bowl.... "

@ Thomas qui cite ....Nina Simone

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922 - Suite du 920...?*

Publié le par Arthémisia


Sonnet

Pour éviter l'ardeur du plus grand jour d'été,
Catin dessus un lit dormait à demi nue;
Dans un état si beau qu'elle eût même tenté
L'humeur la plus pudique et la plus retenue.

Sa jupe permettait de voir en liberté
Ce petit lieu charmant qu'elle cache à la vue,
Le centre de l'amour et de la volupté,
La cause du beau feu qui m'enflamme et me tue...

Un si sensible objet, en cette occasion,
Bannissant mon respect et ma discrétion,
Me fit foutre à l'instant cette belle dormeuse.

Alors elle s'éveilla à cet effort charmant,
Et s'écria aussitôt : Ah ! que je suis heureuse!
Les biens, comme l'on dit, vous viennent en dormant.

 

Alexis Piron
(1689 - 1773)

 


Avec : David HOCKNEY – Theresa Russell nude

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921 - Des Femmes....*

Publié le par Arthémisia



 

Entre abnégation et négation


Des femmes


La bouche.

 


Copyright © Arthémisia - Avril 2009-04-26

 

Avec
 : René MAGRITTE - Le Viol.

 

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920 - 2 Heures de plus

Publié le par Arthémisia

 


Deux heures de plus. J'ai dormi deux heures de plus que d'habitude. Mon père me disait que quand on a des habitudes c'est qu'on vieillit.

J'ai donc dû rajeunir.


Un café.

Je me regarde dans la glace de la salle de bains.

C'est vrai que deux heures ça compte. Et que ça se voit.

Salle de bains. Salle de biens. Pour une fois.


Mon sommeil a été si profond que quand j'ai ouvert les yeux, le réveil n'a fait que confirmer la sensation heureuse de plénitude de mon corps. D'ailleurs ils se sont ouverts tous seuls, ces yeux là. Ce n'est pas ma pensée volontaire qui les a accompagnés. Ils voulaient s'ouvrir.

C'est tout de suite mieux quand le corps veut.


Ce sommeil là, je ne m'en souviens pas. Il me semble qu'aucun rêve, qu'aucune agitation, ne l'a occupé. C'est un aplat, dont je ne saurais dire ni la couleur, ni l'odeur, ni le toucher. Quelque chose d'assez proche d'un lac inerte et sombre peut-être ? Quelque chose sans bord, sans limite, qui aurait certainement pu durer encore longtemps. Quelque chose d'une mort en miniature. Pas le passage de la vie à la non-vie, non. Je veux parler d'un état de repos, de paix, d'éternité.


Et je n'ai point rêvé. Encore moins cauchemardé. Juste dormi, je crois.


Je n'ai plus de mémoire. Seulement celle de l'instant de l'éveil. Pour l'avant, ma pensée se fabrique un néant impénétrable, car il faut bien imaginer d'où on vient ; mais au fond, ce n'est qu'une image de l'abandon.


Copyright © Arthémisia - avril 2009

            Avec : Tamara de LEMPICKA - Kizette sleeping -1934

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919 - Encre

Publié le par Arthémisia


Pour Papier libre, Juliette nous demandait de nous laisser porter par un mot....

 

 

Rouge caraïbes, la terre s'écrit en taches sanglantes.


D'ivoire, le château du soleil lance ses hiéroglyphes doux.


Énorme, la mer grasse presse en multiples tirages sa lithographie rose sur la rive sableuse.


De sa pâleur nordique, la lune plonge ses doigts dans une nuit chinoise.


Feuille après feuille, la Nature pose les pages Véronèse et Van Dyck des saisons alternées.


Et toi, homme, tu trempes ta plume dans le lait de la chair et  surprends la vie sur la peau de la femme.


Encrage.


Copyright © Arthémisia - avril 2009


Avec
 : Muriel © Arthémisia - avril 2009


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918 - Cafouillage onirique

Publié le par Arthémisia





 

J'ai vu dans la rivière, des poissons jaunes, au  phosphorescent plumage de brillantine laquée.


Sur la rive, des oiseaux, hauts sur pattes, piquaient la terre pour y puiser de l'or. En paillettes.


Les chevaux bleus dodelinaient de leur croupe callipyge en fumant du haschisch.


La montagne d'émeraude et de saphir, courait plus vite que l'œil, plus loin, plus haut. Point d'horizon. Du vert en vagues roulantes, infiniment. Du bruit vert.


Des fleurs, trop lourdement parfumées, penchaient leur tête musicale. Elles jouaient de la
flute.


De la terre humide et noire germaient des notes dicotylédonées.


Le ciel hurlait son lapis en costume moulant.


Des fruits oblongs et décadents se cognaient à mes cuisses. Tambours.


Au loin, un lion.

 

Le lit était de lait multicolore quand j'ai ouvert les yeux ; et tu riais. 
Comme un soleil.


Copyright © Arthémisia - Avril 2009

 

 

Avec : Franz Mark - Les Grands chevaux bleus
et le Grand Jethro Tull en costumes d'époque et son Bungle in the jungle. 

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917 - Shodô

Publié le par Arthémisia



 

Il écrit


Le petit doigt en l'air


L'air de rien


Il écrit, tout d'intériorité.


La malice a lissé son sourire aux liesses des dieux.


Il regarde le monde, infiniment heureux.


Et sourit au marbre des statues


Aux visiteurs


À l'ange


Aux ours.


Il sourirait aux oursins s'il y en avait.


Et il reprend du thé


Qu'il boit, bien élevé,


Le petit doigt levé !


 Copyright © Arthémisia - Avril 2009



(Poème gageure inspiré par
Thomas qui, plein d'un involontaire humour germanique, a confondu les oursons et les oursins...C'est...non, c'était )


Avec
: Pan et oursons - Emmanuel FERMIET (extrait)

Photo © Thomas

 

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