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1546 - Par(e)

Publié le par Arthémisia

 

http://2.bp.blogspot.com/_f5mBiFYiqpU/TS8cut7VyvI/AAAAAAAAAOU/DurdzLOMLpU/s400/Job+sur+le+fumier.jpg

 

 

L'écriture est un par(e)-fumier

© Arthémisia - nov 2011

 

 

 

 

Avec : Job sur le fumier - Jean FOUQUET
(1420/1480)

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1545 - Du Gris

Publié le par Arthémisia

 

gris724

 

 

 

Sur presque toute la surface s’étale l’énorme tache grise.

Peut – être bouge-t-elle là-haut ? Ca doit avancer tout de même ! Même si on n’y croit plus.

Vue d’ici, sa prétentieuse masse nous fait réviser nos vieux cours de physique. Ca pèse !

 

D’est en ouest on n’entend qu’une seule note, extrêmement grave, plate et qui semble soutenue éternellement par des bras invisibles.

 

Cela a un goût de farine non cuite, celui de la pâte à tarte qu’on volait enfant avant qu’elle ne vive le four, et qui, dans le quart d’heure nous tordait le ventre.

 

Sa couleur n’offre aucune nuance, n’admet aucune valeur, aucune modulation. C’est du gris, partout le même gris, sans transparence, ce gris que fabriquent les peintres sans yeux en mélangeant un noir et un blanc, ce gris froid et humide, ce gris des murs lépreux, des peaux fumeuses, des lieux qui ne disent rien de leur passé car il ne s’y est rien passé. Ce gris des tombes oubliées.

 

En bas, à gauche, au tout premier plan, s’agitent follement le vert doré des maigres bambous, un vert presque incongru, décalé, printanier.

 

On est en novembre.

 

 Arthémisia – nov 2011

 

 

Avec : Echantillon de pastel sec « gris 724  » de chez BLOCKX

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1544 - Le Goût*

Publié le par Arthémisia

 

TWOMBLY-Cy-Pan1980-CollezioneYvonLambe.jpg

 

 

 

Quand vient l’heure des aveux

Quand ta mer se craquelle

En partant du milieu

Je mange ton soleil

 

Dans le monde d’en bas

Pas un caillou

Point de déroute

Juste l’étroit chemin

Sans doute

 

Tu muris

Comme un arbre

En suspend

 

Je tremble

Et me souviens

J’avais presque  oublié

La vie

Au goût de sang

 

© Arthémisia – 11/2011

 

 

 

Avec : Pan II – Cy TWOMBLY - 1980

Collection Yvon LAMBERT

 

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1543 - L'Ecume des jours

Publié le par Arthémisia

 

http://media.paperblog.fr/i/300/3001729/zao-wou-ki-peintre-graveur-aquarelliste-franc-L-6.jpeg

 

 

 

L'écume de tous les rivages

Porte nos chérissements.

Elle embrasse le sable.

Nous embrassons  le vent.

 

© Arthémisia – nov 2011

 


 

Avec : Sans titre -  ZAO WOU KI 

aquarelle et encre de Chine

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1542 - Un Blog

Publié le par Arthémisia

 

http://amirariff.com/wp-content/uploads/2009/04/blog1.gif

 

Elle a laissé la maison, l’espace, le ballet possible, et le jardin aux fruits juteux.

Tant pis ! Elle a volé des graines. De belles de nuit, qu’elle a mises dans un pot. Mais est-ce que les belles de nuit fleurissent en pot dans les appartements sans terrasse?

 

Elle a laissé les petites cuillères en argent. Les assiettes de chez Raynaud, les verres de Daum.

De toute façon elle n’aurait pas la place pour les ranger : elle a laissé l’armoire, le buffet, la table ronde et les 6 chaises. Ils ne rentraient pas dans ses 60m².

Pas grave : elle a gagné une ménagère en aluminium à la Redoute en achetant une paire de draps, parce que les autres aussi sont restés là-bas.

 

Elle a laissé le lit de chez Grange en fer forgé. Elle dort sur le vieux matelas, celui de trente trois ans. Un par vertèbre. Même les sacrées. Elles le lui rappellent.

 

Elle a laissé son nom. Quoi qu'il en soit,  elle l’avait perdu depuis longtemps. Il n’est pas rattrapable. Sauf à y laisser sa vie. Je veux dire sa survie : il faut se remplir le ventre.

C’est con quand même : c’est drôlement symbolique. Et il y a des symboles qui pèsent plus que le plomb.

 

Elle a laissé ses enfants. Ils sont grands. Ils vivent leur vie avant de pouvoir la vivre ailleurs. Ils sont là, quand même, derrière la cicatrice qu’ils ont tracée au milieu de son ventre. Elle les entend parfois crier « Maman ». Alors elle les caresse.

 

Elle a juste emporté les livres, les tableaux, les pinceaux.  Ils étaient tous à elle. Ce n’est pas que ce soit vraiment rassurant mais ça occupe l’œil. Et l’âme.

 

Pour le blog, c’est peut-être juste un peu pareil.

 

© Arthémisia – nov 2011


Avec : dessin piqué 

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1541 - Le Paon de nuit *

Publié le par Arthémisia

Pour PL, sur la demande de Juliette qui voulait des histoires de chrysalides…

 

 http://blog.autourdeminuit.com/wp-content/uploads/2009/04/chrysalide_photo1-486x600.jpg

 

 

La chrysalide gémit :


Dans les pans de la nuit

Niché au fond des pelures

Du cri


Le paon déchire le nid

De ses ailes


Qui poudrent de leur envol

Diapré


Le lit de confettis.


 

 

© Arthémisia – oct 2011

 


Avec : Chrysalide - Yann Bertrand & Damien Serban - 2005

Capture d’écran

Pour en savoir plus, voir

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1540 - Ce que tu n’as pas dit

Publié le par Arthémisia

 

http://pastoradambarton.typepad.com/.a/6a0120a969aca7970b014e5f66a5cb970c-pi

 

 

J’aime ce que tu n’as pas dit.

Cela est resté suspendu dans les gouttes de la pluie. Elles furent lourdes et très rondes ce soir là. Des ventres de femmes.

 

Il y a deux jours, la même pluie est venue. Normal : c’est octobre.

Je l’ai entendue frapper sur les vitres, dans la nuit.

J’ai dormi. Longtemps.

 

Au bout, le ciel a lavé les cheveux de la terre, fouetté les cuisses ravagées, balayé les heures.

Quand je me suis levée, il ne restait rien qu’un parfum d’eau et de framboises.

Et ce que tu n’as pas dit coulait sur les vitres bleuies.

 

© Arthémisia – oct 2011

 

 

Avec : Tet – Morris LOUIS (1912-1962)

Acrylique sur toile – 1958

Whitney Museum of American Art

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1539 - Brèves de fin octobre 2011

Publié le par Arthémisia

 

Prendre des risques :

 

"Ton équilibre est dans ton regard"

@ Suzâme

 

 

"Pour Vivre, il faut accepter le risque du retour en la terre"
@ Gilles



« Je crois à la rencontre dans ce qu'elle a de plus improbable. Contrairement à ce qu'écrit Proust, on tombe amoureux de quelqu'un quand on sait qu'il n'est pas notre genre. La rencontre n'est jamais aussi forte que quand elle est déliée du monde social, avec cette force animale de l'étrangeté absolue, irrémédiable, de l'autre. Elle nous offre la chance de la chance, du désir, du désastre. »

@  Michel SCHNEIDER

 (Interviewé à propos de son roman Comme une ombre -  article paru dans l'édition du 02/09/11 du Monde des Livres que m'a gentiment communiqué Lucien)

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1538 - Sea Song

Publié le par Arthémisia

 

Merci Immobile.


 

 



Sea Song (Chanson De La Mer)

Robert WYATT

You look different every time
You come from the foam crested brine
Your skin shining softly in the
Moonlight.
Partly fish, partly porpoise, partly
Baby sperm whale.
Am I yours, are you mine
To play with ?


Joking apart,
When you're drunk you're terrific,
When you're drunk I like you mostly
Late at night, you're quite alright.
But I can't understand
The different you in the morning

When it's time to play at being
Human for a while.
Please smile.


You'll be different in the spring, I know
You're a seasonnal beast,
Like a starfish that drift in with the tide.
So until your blood runs to meet
The next full moon,
Your madness fits in nicely
With my own.

Your lunacy fits neatly with my own,
My very own.
We're not alone.

 

Tu sembles différente à chaque fois

Tu viens de l'écume mousseuse de la mer

Ta peau brille doucement au

Clair de lune.

Partiellement poisson, partiellement marsouin, partiellement

Sperme de bébé baleine.

Suis-je à toi, es-tu mienne

Pour jouer ensemble ?

 

Blague à part,

Quand tu es ivre tu es formidable

Quand tu es ivre je t'aime la plupart du temps

Tard dans la nuit, tu es parfaitement bien.

Mais je ne peux pas comprendre

Les différents toi le matin

Quand il est temps de jouer à être

Humain pour quelques temps.

Souris s'il te plaît.

 

Tu seras différente au printemps, je sais

Que tu es une bête de saison,

Comme une étoile de mer qui dérive avec la marée.

Ainsi jusqu'à ce que ton sang coule à la rencontre

de la prochaine pleine lune,

Ta folie s'accommodera agréablement

Avec la mienne.

 

Ta folie s'accordera habilement avec la mienne,

Avec la mienne.

Nous ne sommes plus seuls.


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1537 - Le Royaume

Publié le par Arthémisia

 

 

 

http://www.art49.com/art49/art49bremen.nsf/0/AD3D46BF7F98851EC125711F0032F44C/$file/graubner_frk.jpg



Je me suis promenée dans ton corps coloré. Je me suis laissée emmener à travers ta peau, dans le vibrant espace de tes profondeurs. Je cherchais l’origine, en tous sens. Le Royaume.

Tu palpitais comme un soleil. Je crois t’avoir entendu.

J’étais hypnotisée : tu me regardais.

Et jusqu’à la limite, où tes bords se craquelaient subtilement, je suis restée.

 

 

© Arthémisia – oct 2011

 


 Avec : Farbraumkörper (le Corps espace de couleur) – Gotthard GRAUBNER

1989 - 200X200cm

Acrylique et technique mixte sur toile sur ouate synthétique sur toile

 

Ne ratez pas la magnifique exposition de groupe Body & Soul à laquelle il participe jusqu'au 4 décembre 2011 à l’Hôtel des Arts de Toulon, avec Sean SCULLY et Lawrence CARROLL

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